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Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 3 juin 2009 à 16h15
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république

Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales :

En effet, d'armureries notamment.

Monsieur Goujon, vous souhaiteriez que l'on adapte les indicateurs de mesure de la délinquance. J'en suis tout à fait d'accord, à condition, je l'ai déjà dit, que cela se fasse dans le consensus, de façon à que nul ne puisse ensuite contester ces outils.

Pour ce qui est des attaques à main armée, j'ai lancé en fin d'année dernière un plan spécifique de lutte car nous avions bien noté qu'elles se développaient, y compris pour des sommes minimes. Nous avons à peu près réglé le problème avec les banques, qui ne font quasiment plus l'objet de telles attaques. Pour le reste, je fais procéder à des contrôles en certains points stratégiques de circulation et à des contrôles aléatoires. J'ai organisé une réunion sur le sujet avec des représentants du petit commerce, les invitant à mieux se protéger. Des policiers référents ont été désignés dans les commissariats, auxquels les commerçants peuvent demander conseil. Cette politique a porté ses fruits, notamment à Paris, où le nombre d'attaques a considérablement diminué. Il y en a en revanche encore beaucoup en banlieue, en partie sans doute en raison de la lutte que nous y menons contre le trafic de drogue. En effet, lorsque les dealers, qui sont le plus souvent aussi des consommateurs, ne peuvent plus retirer d'argent de leur trafic, ils vont s'en procurer autre part…

S'agissant des interdictions de stade, oui, il existe des outils de coopération internationale. Il est notamment prévu que les personnes interdites de stade dans un pays font l'objet d'un signalement particulier, et donc d'une surveillance renforcée. Mais il n'existe pas pour l'instant d'interdiction qui vaudrait dans tous les stades d'Europe. Je travaille en étroite liaison avec Michel Platini, président de l'UEFA, pour améliorer la sécurité dans ce domaine.

J'ai demandé au préfet de police et au maire de Paris, auquel j'ai personnellement téléphoné, qu'on accélère le déploiement de la vidéoprotection dans la capitale, notamment sur les marchés. L'équipement aura beaucoup progressé d'ici à la fin de l'année.

Le décret relatif à la police d'agglomération sera publié dans les semaines qui viennent. Le transfert de compétences aux préfets relève, lui, du domaine de la loi.

Pour fidéliser les policiers, notamment en région parisienne, nous avons signé avec un syndicat un accord comportant de nombreuses avancées en matière de déroulement de carrière, de primes, d'aides au logement et à l'accès aux crèches… Cet accord vise à ce que les fonctionnaires restent huit ans au moins. La régionalisation des concours de recrutement devrait aussi éviter qu'un fonctionnaire du Sud ne se retrouve affecté, contre son gré, en région parisienne.

Monsieur Valls, oui, la montée de la violence parmi les jeunes dans certains quartiers nous préoccupe tous. Là, plus encore qu'ailleurs, doit jouer la « chaîne de sécurité » que j'appelle de mes voeux. C'est l'affaire de la police que de lutter contre les violences mais la population doit avoir confiance dans la police. D'où les premières conférences de cohésion sociale que j'ai organisées dans des quartiers difficiles, notamment les quartiers Nord de Marseille, et qui ont porté leurs fruits. D'où les forums d'échanges et les journées de la sécurité intérieure que j'ai créés afin d'encourager le dialogue entre tous les acteurs de la sécurité. Car aux côtés des forces de l'ordre, la justice, les élus et les associations ont aussi leur rôle à jouer, chacun à sa place, l'important étant de privilégier le dialogue. C'est le seul moyen d'agir de manière globale et efficace. S'il y a assurément des voyous parmi les jeunes de certains quartiers, tous n'en sont pas, loin de là, et c'est parfois parce que certains ont le sentiment d'être injustement traités comme des voyous que la violence se déchaîne. Ce dont je me félicite est que, dans ces quartiers difficiles, tout se passe extrêmement bien avec les élus, de gauche comme de droite.

Comme vous, Monsieur Valls, je souhaite que les policiers soient avant tout sur le terrain. C'est d'ailleurs pourquoi ont été créés dans la seule police nationale 1 500 emplois administratifs, scientifiques et techniques, afin de les libérer de tâches auxquelles ils n'ont pas été prioritairement formés.

Il faut bien entendu que les UTEQ – unités territoriales de quartier – dialoguent sur le terrain, mais je pense que c'est surtout grâce aux compagnies de sécurisation départementales que l'on parviendra à la territorialisation et à la souplesse que vous appelez de vos voeux.

Quant aux polices municipales, de mieux en mieux reconnues et acceptées par la police nationale, c'est un sujet sur lequel nous sommes en train de travailler. Je devrais pouvoir vous faire des propositions d'ici à quelques mois.

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