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Intervention de Claude Birraux

Réunion du 18 mars 2009 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Birraux, président et rapporteur de l'OPECST :

En ce qui concerne les « technologies nouvelles », nous avons constaté l'existence, au sein de la communauté de recherche, – à l'instar du « sentiment du marché » évoqué en matière boursière – d'un « sentiment général » sur les priorités à retenir. Les interventions des pouvoirs publics pour définir des axes stratégiques – rapports Chambolle, Syrota, Guillou – ont en fait validé a posteriori des efforts déjà engagés. A notre tour, nous confirmons la pertinence de quatre pistes déjà identifiées.

Premièrement, la recherche sur l'énergie photovoltaïque. Un grand pôle consacré à la recherche sur les couches minces est en préparation sur le plateau de Saclay ; la filière organique – plastiques photovoltaïques –, quoiqu'à un stade très amont, doit être consolidée par un support de valorisation industrielle. Si l'on se réfère aux études antérieures, conduites en 2001 avec Jean-Yves Le Déaut et en 2006 avec Christian Bataille sur les nouvelles technologies de l'énergie, on constate qu'un effort de rationalisation de la filière solaire a été engagé, notamment avec la création de l'Institut national de l'énergie solaire (INES) et celle du centre d'études et de recherches sur le plateau de Saclay.

Deuxièmement, la recherche sur les biocarburants de deuxième génération – c'est-à-dire utilisant la plante entière et non son seul fruit. Nous sommes particulièrement attachés au projet de pilote industriel de biodiesel sur le site de MeuseHaute-Marne ; c'est un engagement qui avait été pris avant la loi de 2006, et qu'il faut tenir.

Troisièmement, la recherche sur les batteries rechargeables. Comme l'a fait le rapport Guillou, nous insistons sur l'importance de l'électronique interne de commande dans l'optimisation des performances.

Quatrièmement, la recherche sur les énergies marines. Nous conseillons de privilégier les zones littorales dépourvues d'autres modes de production d'électricité centralisés.

Nous insistons par ailleurs sur l'intérêt d'un stockage de grande capacité pour un développement plus équilibré de l'énergie solaire, et surtout de l'énergie éolienne ; le régime tarifaire du stockage d'énergie doit être revu dans un sens plus incitatif.

Enfin, nous décrivons dans notre rapport un dispositif d'atolls artificiels, sur le littoral de la Manche, qui pourraient fournir l'équivalent des retenues d'eau du massif alpin. Peut-être la France pourra-t-elle un jour s'enorgueillir d'avoir lancé ce nouveau genre de station de stockage d'énergie en mer ?

Dans deux domaines, nous avons pris acte du rattrapage rapide effectué sous l'impulsion du rapport Chambolle de 2004, mais nous demandons un réajustement de l'effort de recherche. Il s'agit tout d'abord de la pile à combustible, pour laquelle il faudrait renforcer les études sur les usages stationnaires et portables de préférence aux usages automobiles, étant entendu que les progrès qui seront réalisés, notamment en matière de miniaturisation et d'utilisation des catalyseurs, bénéficieront dans un deuxième temps aux autres types d'utilisation.

Il s'agit ensuite du captage et du stockage du gaz carbonique. Un véritable effort de coopération internationale est la meilleure solution pour ouvrir un marché potentiel à l'export, mais il faut aussi ouvrir un chantier sur la valorisation du gaz carbonique, à l'image des recherches conduites dans le domaine des déchets radioactifs, qui portent non seulement sur le stockage, mais aussi sur la transmutation.

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