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Intervention de Martine Aurillac

Réunion du 20 novembre 2007 à 15h00
Accord de cotonou sur le partenariat acp-ce — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Aurillac :

J'avoue ne pas vraiment comprendre ni accepter le raisonnement quelque peu spécieux de M. Mamère. D'abord, il était nécessaire de réviser l'accord de Cotonou, ne serait-ce qu'en raison de l'échec relatif des conventions de Lomé et de Yaoundé. Ensuite, le volet commercial évoqué par M. Mamère n'est pas vraiment concerné par ces accords : il est en effet en cours de discussion, j'y reviendrai dans la discussion générale. Enfin, renoncer à ces accords contribue finalement à marginaliser davantage les pays ACP.

En effet, l'accord révisé de Cotonou pose les bases d'un vrai partenariat politique, au sens large du terme, comme l'a fort bien montré notre rapporteure. Quant au dixième FED, monsieur Mamère, il constitue un engagement fort de l'Union européenne avec une enveloppe financière de plus de 22 milliards d'euros sur six ans – somme considérable –, d'autant que la France est parvenue à y maintenir le financement des pays et territoires d'outre-mer, ce qui est très important compte tenu de la position de la Commission européenne, favorable à l'intégration de ce financement dans le budget général communautaire.

En fait, ces accords s'inscrivent dans le prolongement d'un partenariat ancien et étroit entre l'Europe et les pays ACP. Vous avez cité le commissaire Mandelson, monsieur Mamère ; laissez-moi le plaisir de le citer à mon tour. Il écrivait en effet, dans le journal Libération du 26 octobre : « Personne ne croit que le statu quo actuel puisse fonctionner. Freinée par sa dépendance à l'égard de quelques produits de base, l'Afrique accuse un lourd retard par rapport à l'Asie et à l'Amérique latine en matière de réduction de la pauvreté et de croissance économique. En l'absence d'une alternative crédible, réclamer l'abandon des négociations sur les APE revient à mettre en péril les moyens de subsistance de ceux que nous nous efforçons d'aider. »

Vous voyez, monsieur Mamère, je crois qu'il serait tout à fait regrettable de renoncer à ce cadre de dialogue et de coopération que nous essayons d'ailleurs de rendre plus efficace et c'est la raison pour laquelle le groupe UMP rejetera cette motion. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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