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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 20 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Explications de vote et vote sur l'ensemble

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

L'année prochaine, ces retraites n'augmenteront que de 1,1 %. Nous connaissons la loi comme vous ; mais l'explication donnée par ce ministre de la solidarité, comme par ceux qui le soutiennent sur ces bancs, est tout de même difficilement recevable. Comment expliquer aux retraités modestes que s'ils ne bénéficient que d'une augmentation de 1,1 %, c'est parce qu'ils ont été trop augmenté cette année ? En réalité, si la loi permet de tenir compte de l'inflation, une autre loi, que vous avez votée, aurait permis de vous délier de cet engagement. Il est d'ailleurs curieux que fin 2007, le Premier ministre François Fillon oublie la loi que le ministre Fillon a fait voter en 2003, une loi qui vous aurait permis d'augmenter les petites retraites. Vous n'avez pas voulu le faire, vous l'assumerez devant le pays, notamment devant les retraités. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Le candidat Nicolas Sarkozy avait promis que le budget du ministère des sports et de la jeunesse représenterait 3 % du budget de l'État. En 2008, ce budget sera de 0,3 %, c'est-à-dire dix fois moins. Et encore, sur ces 800 millions d'euros de budget, un peu plus de 30 millions serviront à aider des sportifs de haut niveau à gérer leurs droits à l'image, autrement dit à ne payer ni impôts ni cotisations sociales. Ainsi, nous verrons des sportifs gagner plus finalement en faisant plus de publicité pour des paires de chaussures, des survêtements et, pourquoi pas, des tranches de jambon… (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Une autre promesse avait été prise de manière solennelle, il fallait mettre un frein au scandale des stock options. Nous le savons, il n'y sera pas mis fin, pas plus en 2008 que pendant tout le reste du quinquennat.

Cela fait beaucoup de promesses qui ont été faites qui ne sont pas et qui ne seront pas, à l'évidence, tenues.

Mais il est vrai que d'autres promesses ont été faites qui, elles, sont tenues, des promesses qui s'adressaient non au plus grande nombre mais à une minorité, des promesses qui lestent lourdement les finances publiques et qui compromettent toute possibilité de relance budgétaire et toute mesure en faveur des plus défavorisés, des plus fragiles et des plus démunis d'entre nos concitoyens.

C'est parce que vous avez voté ces mesures que vous êtes amenés à voter ce budget cette année, un budget qui mécaniquement vous contraindra, mes chers collègues de la majorité, à augmenter les impôts l'année prochaine, naturellement après les municipales et bien évidemment avant le mois de juin, puisque c'est à partir de juin que la France présidera l'Union européenne ; or on voit mal comment le chef de notre État pourrait valablement présider le Conseil formé par ses pairs, chefs d'État et de gouvernement, avec des finances à la dérive.

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