Monsieur le député, de retour, vous l'avez dit, d'une visite d'une semaine aux Antilles, je vous confirme l'attention que le Gouvernement prête à l'outremer, en particulier aux problèmes que les conflits sociaux des dernières semaines ont mis au jour.
Vous le savez, le projet de loi pour le développement économique de l'outre-mer, adopté par le Sénat il y a quelques jours et qui sera examiné par l'Assemblée à partir du 6 avril, constitue une réponse conjoncturelle à la crise économique qui frappe non seulement notre pays et le monde entier, mais aussi, plus particulièrement et peut-être différemment, les outre-mer.
En outre, le Président de la République a souhaité des états généraux sans tabous, au cours desquels chacun puisse s'exprimer, et qui intègrent les projets existants – puisqu'un travail de fond est heureusement déjà engagé depuis longtemps, vous l'avez fort justement souligné –, afin de satisfaire le besoin de sens et d'orientations qu'éprouve la population et dont témoignent les difficultés que nous avons rencontrées. Nous devons être capables de défendre cette ambition.
Les thèmes de ces états généraux correspondent parfaitement aux questions sur lesquelles vous venez d'insister. Il s'agit de la formation des prix, des circuits de distribution et du pouvoir d'achat ; des productions locales et des conditions d'un développement endogène, préférable à une économie de l'importation ; des grands projets structurants et des conditions du développement durable, conformément au schéma de développement économique de la Martinique ; de la gouvernance, c'est-à-dire des évolutions institutionnelles possibles et de l'adaptation des administrations centrales ; de la rénovation du dialogue social et de la formation professionnelle ; de l'insertion des départements d'outre-mer dans leur environnement régional ; de l'égalité des chances et de l'insertion professionnelle des jeunes, enjeu majeur à l'heure où plus de 50 % de nos jeunes ultramarins sont sans emploi ; enfin, de l'identité, de la culture et de la mémoire, questions à mes yeux essentielles.
Le préfet Richard Samuel, qui était aux Antilles il y a encore quelques heures, a été désigné pour coordonner à mes côtés ces états généraux. La consultation locale commencera dès le début du mois d'avril et durera jusqu'en mai. En juin, une synthèse sera présentée à Paris et un conseil interministériel de l'outre-mer en tirera les conclusions, le cas échéant en termes législatifs.