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Intervention de Jean Mallot

Réunion du 12 février 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Mallot :

Les infections nosocomiales doivent toucher environ 4 000 patients par an, ce qui est déjà trop, assurément. Mais, quand on en a pris conscience, le plus important est de s'organiser pour réduire leur nombre. Selon le discours à la mode, il faudrait sanctionner : trouver le coupable et punir. Est-ce l'objectif ? Non, le maître mot doit être la prévention. Détectons les cas, analysons-les et prenons les mesures, les précautions qui les empêcheront de se produire.

Le patient qui a été victime d'une infection nosocomiale veut d'abord comprendre, ensuite être indemnisé, qu'il y ait eu faute ou pas. Des dispositifs existent, puisque les affections nosocomiales représentent un quart des dossiers traités par l'Office nationale d'indemnisation des accidents médicaux – ONIAM. Récemment se sont tenus des états généraux des infections nosocomiales et le médiateur constitue un pôle santé. Toutefois le Gouvernement est en retard puisque les membres de l'observatoire des risques, rattaché à l'ONIAM, qui est un outil utile, ne sont toujours pas renouvelés. Les travaux de l'observatoire sont donc au point mort alors que son renouvellement serait tout à fait simple à mettre en oeuvre.

Il est bon d'insister sur cette question : d'une part, sa médiatisation peut entraîner des réactions tout à fait inopportunes et, d'autre part, elle nous conduit nécessairement à nous poser celle des moyens dont dispose l'hôpital. Lorsqu'on travaille sous tension en raison d'un manque d'effectifs, on travaille moins bien : c'est humain. Il faut donc restaurer le climat de confiance et, pour cela, ne pas s'appuyer sur l'idée de la sanction en voulant à tout prix traquer celui qui a commis une faute. Créer la confiance permettra au contraire d'instaurer des conditions de travail cohérentes et donc de faire la bonne analyse, de prendre les bonnes mesures et de les respecter.

Cette question ne concerne pas seulement les chirurgiens et les anesthésistes mais également les infirmières, qui ont un rôle clé en la matière : les précautions qu'elles prennent, ou ne prennent pas, sont déterminantes. Certes, il convient que les établissements et leurs dirigeants s'organisent pour lutter contre les infections nosocomiales, comme le prévoit le deuxième alinéa de l'article 52, mais ils doivent le faire avec les personnels, notamment les personnels médicaux. Cette question concerne donc la manière dont les établissements sont dirigés et, par-delà, les relations, évoquées par Marisol Touraine, entre les différentes catégories de personnels travaillant dans les établissements. Il convient de remettre au premier plan la confiance que nous accordons aux personnels médicaux ainsi que la question de leurs méthodes et de leurs conditions de travail.

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