Cette confusion vous a été utile, monsieur le ministre d'État : elle a servi à masquer votre position.
Aujourd'hui, mes chers collègues, il ne s'agit pas de dire non aux biotechnologies. Et nous demandons que les efforts de recherche, en particulier de la recherche publique soient mis en oeuvre. Il s'agit de dire non aux grandes cultures de plantes génétiquement modifiées. À l'heure du choix, que nous devons faire en conscience, et qui dépasse nos clivages politiques habituels, nous devons chacun penser à nos enfants, à nos petits-enfants, et à ceux qui nous succéderont.
Chacun doit se demander s'il y a une telle urgence. La paix dans le monde repose-t-elle véritablement sur les OGM ? Ne peut-on encore chercher, ne peut-on encore développer notre connaissance avant de mettre en application des techniques que nous savons tous irréversibles ? Pourquoi faudrait-il céder aux puissances financières qui nous demandent de libérer un marché – nous le savons tous aussi – à leur seul profit ?
Notre honneur, mes chers collègues, est de défendre l'intérêt général ; notre honneur est de défendre l'idée d'un progrès partagé ; notre honneur est de faire en sorte que nous laissions la planète à nos successeurs dans un meilleur état que celui où nous l'avons trouvée.
Tous ceux qui mettent le respect des autres au premier rang de leurs préoccupations, tous ceux qui considèrent que le progrès humain ne doit pas céder le pas aux intérêts mercantiles immédiats, tous ceux-là, monsieur le ministre d'État, rejetteront votre texte. C'est pourquoi, mes chers collègues, j'en suis convaincu, vous voterez la question préalable. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)