Oui, c'est vrai. Mais il faut tout dire. Or un mensonge par omission reste un mensonge. Il faut donc ajouter que c'est aussi le gouvernement Jospin, qui, au vu des doutes, a mis en place un moratoire sur les OGM. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Il faut encore ajouter que c'est votre majorité qui a levé le moratoire et que c'est sous votre majorité, et pas sous le gouvernement Jospin, que les cultures OGM se sont développées dans notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
La grande différence, monsieur le ministre d'État, avec la situation de 1998 – et elle est de taille ! – c'est qu'aujourd'hui, nous savons : nous savons qu'il existe des doutes sérieux sur la santé animale et humaine. Ces connaissances nouvelles ont d'ailleurs justifié l'activation de la clause de sauvegarde il y a quelques semaines, à la demande du comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM. Nous avons dix ans de recul.
Nous savons qu'on n'a pas appliqué aux OGM, qui sont des plantes pesticides, et qualifiées comme telles par le Président de la République, les protocoles appliqués aux pesticides qui permettraient d'avancer sur le terrain de la connaissance.
Nous savons aujourd'hui que les cultures d'OGM créent des situations irréversibles. Ainsi, il n'y a plus de colza conventionnel ou biologique au Canada parce que les zones de cultures ont toutes été contaminées par le colza OGM.
Nous savons aujourd'hui qu'aux États-Unis, en Amérique centrale, et, plus près de nous, en Aragon et en Catalogne, les filières conventionnelles et biologiques de maïs sont en train de disparaître devant le maïs transgénique.
C'est ce choix qu'a fait le Président de la République et que vous imposez aux Français par un vote provoqué dans l'urgence pour en finir avec la crise interne de l'UMP. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)