..mais aussi le principe de transparence, en rendant publics les avis du Haut conseil des biotechnologies et en publiant sur Internet les registres recensant les parcelles OGM cultivées, ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent ; enfin, le principe essentiel du respect du droit communautaire.
Mes chers collègues, ce débat est, hélas, plus passionnel que rationnel, plus sociétal que scientifique. C'est le débat du courage et de la raison contre l'obscurantisme et les marchands de peur (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. – Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Mes chers collègues, il en est des OGM comme des députés, des ONG, des agriculteurs et des journalistes : il y en a des bons et des mauvais ! Gardons-nous, par conséquent, de tomber dans l'intégrisme !
En tant que docteur en pharmacie (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche), je voudrais vous faire part d'une réflexion. Tout au long de l'histoire de l'humanité, les hommes ont cherché des médicaments et des aliments. Ils ont d'abord vu que certaines plantes tuaient, tandis que d'autres avaient le pouvoir de guérir ; que certaines nourrissaient, alors que d'autres ne présentaient aucun intérêt nutritionnel. Au fil du temps, l'homme a sélectionné de manière empirique les bonnes plantes, celles qui pouvaient lui apporter des remèdes et le nourrir, avant d'extraire les principes des plantes capables de guérir, et de cultiver les plantes destinées à le nourrir. Il a ensuite isolé chimiquement les principes actifs, et commencé à croiser les espèces végétales. Enfin, la synthèse chimique des principes actifs a donné lieu à la première controverse – ce fut un véritable scandale ! Pourtant, c'est bien grâce à la synthèse chimique des principes actifs que beaucoup de maladies ont été éradiquées et que de nombreux hommes ont survécu à des pandémies. De la même manière, on a hybridé les végétaux pour trouver de meilleurs aliments pour l'humanité.
Aujourd'hui, en recherche médicale et pharmaceutique, la chimie a permis la mise au point de molécules innovantes, qui ne sont pas spontanément présentes dans la nature. De même, ce sont des recherches scientifiques qui ont permis de trouver tous les antibiotiques que nous utilisons aujourd'hui. Car la pénicilline, c'est fini depuis que les bactéries y sont devenues résistantes : on ne recourt plus désormais qu'à des antibiotiques créés ex nihilo en laboratoire. Cela s'est faitdans le respect de plusieurs principes : accepter la recherche, expérimenter les molécules, autoriser la mise sur le marché à certaines conditions de précaution et, enfin, se doter d'un observatoire de biovigilance ayant pour mission de retirer du marché toutes les molécules potentiellement dangereuses.
Le débat que nous avons aujourd'hui au sujet des plantes génétiquement modifiées est le même. Nous considérons qu'il convient de renforcer la recherche (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine), de créer un Haut conseil des biotechnologies, de prévoir un comité de surveillance biologique afin d'exercer un meilleur suivi des espèces et de pouvoir réagir en cas de difficultés, d'appliquer les principes de transparence et de liberté de culture et de coexistence. (Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Mes chers collègues, nous voterons donc sans états d'âme contre cette motion référendaire, et pour cet excellent projet ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)