…parce que le mal sera irrémédiable ! Le peuple a donc le droit de trancher, dès lors qu'il s'agit d'autoriser notre génération à prendre des mesures dont les conséquences pour les générations futures seront définitives ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Je le répète : la planète n'est ni de gauche ni de droite. Cette motion référendaire nous donne seulement une chance de nous ressaisir en reconnaissant qu'il appartient aux Français d'en décider.
Tout avait pourtant bien commencé, avec l'annonce, il y a presque un an, du Grenelle de l'environnement. À partir de juin 2007, monsieur le ministre d'État, vous aviez entamé avec tous les acteurs de l'environnement un travail de concertation et de négociation, et je veux croire que votre engagement était sincère. Puis, le 25 octobre, Nicolas Sarkozy leur a distribué le menu. Comme s'il suffisait d'évoquer les OGM, le nucléaire ou les pesticides – plats souvent inscrits au menu mais rarement servis – pour que les problèmes qu'ils posent soient réglés !
Ainsi notre cher Président déclarait-il, dans un discours grandiloquent – et ce n'était pas à Orléans, où l'on a parfois entendu des voix : « La vérité, c'est que nous avons des doutes sur l'intérêt actuel des OGM pesticides… Écoutez bien, chers collègues de l'UMP : « La vérité, c'est que nous avons des doutes sur le contrôle de la dissémination des OGM et sur leurs bénéfices sanitaires et environnementaux. » Sa sincérité était d'autant plus marquante qu'il s'était alors engagé à inverser la charge de la preuve : « Ce ne sera plus, disait-il, aux solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu'il n'était pas possible de faire autrement. »
La première traduction concrète de ces grands principes fut la suspension de l'autorisation du maïs MON 810, à l'initiative du comité de préfiguration d'une haute autorité sur les OGM, dont faisait partie notre collègue Philippe Martin. Mais tous ceux qui ont participé aux travaux du Grenelle de l'environnement se sentent aujourd'hui trahis par le projet de loi.