Si l'on considère que cet outil n'est pas indépendant, réformons-le plutôt que de le vider de sa substance et de décider que c'est le Président de la République qui dorénavant nommera le responsable de France Télévisions.
Cet amendement qui figure dans la loi ordinaire sur le service public – il ne peut pas figurer dans la loi organique pour des raisons que l'on connaît – propose d'instaurer un meilleur équilibre entre la majorité et l'opposition pour désigner les membres de cette autorité de régulation et d'arbitrage.
D'autres pays de l'Union européenne ont réussi à créer des services publics dont l'indépendance n'est plus à démontrer. Nous avons évoqué tout à l'heure avec notre collègue Françaix la réforme de la BBC. Le BBC Trust, qui s'appelait auparavant le Board of governors, est composé de plus de dix membres. Le patron de la BBC n'est pas nommé par le Premier ministre mais par la reine, et le service public de la télévision britannique jouit d'une réelle indépendance. Souvenons-nous, pendant la guerre des Malouines, Mme Thatcher, qui tenait son gouvernement d'une main de fer, avait reproché à la BBC d'être partisane dans ses reportages. Le président de la BBC lui avait répondu : « Madame le Premier ministre, nous ne sommes pas là pour encourager les troupes mais pour faire notre métier. » Et il n'a pas été éjecté ; il est resté à son poste.