Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce budget sera apprécié par le groupe Nouveau Centre à l'aune des moyens qu'il assure pour l'accomplissement des missions de votre ministère, telles qu'elles ont été définies dans le décret du 24 juillet 1959 : « rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et favoriser la création des oeuvres de l'art et de l'esprit qui l'enrichissent ».
Nous serons attentifs à l'usage qu'il sera fait de l'argent public, tout en rappelant qu'au-delà de ses aspects purement créatifs, la culture représente une richesse économique. Aussi saluons-nous la hausse de 3 % des crédits de cette mission par rapport à la loi de finances précédente.
Le patrimoine fait partie des priorités de l'engagement de l'État en faveur de la culture : sa valorisation et sa préservation représentent 43 % des crédits de cette mission si l'on y intègre le programme « Recherche ». Témoignage de notre histoire, il est un élément de notre rayonnement culturel et constitue une valeur touristique à fort impact économique. Sa préservation doit s'accompagner d'un soutien aux collectivités locales ainsi qu'aux propriétaires privés pour les chantiers de restauration. L'accroissement de 20 millions d'euros des crédits en faveur des monuments historiques n'appArtenant pas à l'État va dans le bon sens : c'est une priorité que nous partageons. Mais cet effort doit nécessairement se doubler d'un investissement dans la recherche en faveur du savoir-faire exigé par la restauration historique. L'engagement de l'État au sein du programme « Recherche culturelle et culture scientifique » voit lui aussi ses crédits croître de près de 5 %.
La culture est à la fois expression et outil du lien social. Elle doit, à cet égard, être valorisée et appréciée le plus possible à l'échelle locale et individuelle, à travers un maillage territorial culturel riche et actif. La démocratisation culturelle ne se résume pas à la recherche d'une plus grande accessibilité à notre patrimoine. Elle représente un défi majeur, au sens où elle dépend aussi de notre capacité à valoriser les potentiels créatifs. La hausse de plus de 6 % des crédits alloués à l'éducation artistique et culturelle vient renforcer une dynamique d'animation culturelle de terrain par le biais d'aides aux associations.
L'effort en faveur du spectacle vivant est consolidé par une hausse de près de 1 % des crédits. N'oublions pas, à cet égard, l'importance du rôle joué par ses réseaux en faveur de la cohésion sociale et de l'animation des territoires. Ce mouvement accompagnera la décentralisation culturelle en cours : les régions devront prendre à leur charge une part du travail aujourd'hui encore supporté par les dépArtements et les communes.
L'expression radiophonique locale participe très largement à la démocratie locale et au pluralisme. Le groupe Nouveau Centre souhaite donc que les radios associatives fassent l'objet d'une attention renouvelée de la part du ministère de la culture.
Enfin, nous estimons que la réflexion sur la place du livre et de la lecture dans la transmission du savoir doit se moderniser, avec davantage d'attention portée à la valorisation des supports numériques.
C'est pourquoi, partageant les priorités définies par le Gouvernement et saluant l'usage rationalisé qui est fait ici de la dépense publique, le groupe Nouveau Centre félicite Mme la ministre de la culture pour la qualité de son travail et de son engagement. Il votera en faveur des crédits de cette mission. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre et du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)