Que prouve l'amendement du rapporteur spécial, que nous approuvons ? Que la ligne d'hébergement d'urgence inscrite dans ce budget est insuffisante – je pense que nous partageons tous ce point de vue – à l'aune de ce qui se passe actuellement et pas seulement dans les rues de Paris. L'amendement tente de corriger cette insuffisance et la non-prise en compte par le projet de loi de finances initial de la nécessité d'investir beaucoup plus dans le financement d'urgence.
D'un autre côté, l'observation de M. Piron est, je le concède, également pertinente. C'est vrai que la loi DALO impose – nous partageons souvent, mes chers collègues, la même ligne d'approche au moins des problèmes, même si sur les solutions j'ai montré que nous étions en total désaccord – de mettre en place les commissions. Si celles-ci ne sont pas installées au 2 janvier 2008, il y aura un problème et on sait que le ministère a mobilisé, et même secoué un peu le cocotier, pardonnez-moi l'expression, en relançant les stratégies d'embauche dans les préfectures. Nous verrons le 2 janvier ce qu'il en est.
Le fait que l'amendement porte sur ce point démontre à l'évidence que le Gouvernement n'a pas pris la bonne orientation budgétaire pour rendre effective et applicable la loi DALO. Ainsi, pour installer des commissions, on va devoir réduire l'engagement budgétaire de l'État sur l'hébergement et les interventions de nos deux collègues expriment la même logique, à savoir que ce budget ne traduit pas les enjeux que la stratégie du DALO imposait au Gouvernement. Nous sommes là au coeur du débat que j'ai voulu soulever tout à l'heure, sans doute avec beaucoup de passion.