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Intervention de Pierre Gosnat

Réunion du 9 décembre 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Pérennité des hôpitaux et maternités de proximité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Gosnat :

Madame la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, alors que des milliers de salariés de l'Assistance publique défilent dans Paris, je vous interpelle aujourd'hui sur le devenir de l'hôpital Jean-Rostand d'Ivry. Je profite d'ailleurs de la présence de Christian Blanc, secrétaire d'État chargé de la question du Grand Paris.

Il est indispensable et encore temps de s'opposer à l'irrémédiable, c'est-à-dire à la fermeture de cet hôpital. D'ailleurs, sournoisement, cette fermeture n'a jamais été officiellement décidée et encore moins annoncée.

Depuis huit ans, le Gouvernement et la direction de l'AP-HP contournent la question et ne parlent que de transferts : transfert du service de cardiologie, puis du service de rééducation fonctionnelle, « parti sans laisser d'adresse », et enfin transfert prévu en 2009 de la maternité vers celle du Kremlin-Bicêtre, actuellement en construction. Ces transferts se traduisent par la disparition de services entiers et, à terme, par la fermeture pure et simple de l'hôpital. Ils ont été décidés au nom de la rationalisation, dites-vous, des moyens humains et techniques, du manque de personnels qualifiés, de problèmes de sécurité et, comme toujours, de la prétendue réduction de la dépense publique. Ce sont autant d'affirmations que votre ministère refuse de confronter à la réalité. Pourtant, je note que la commission mise en place par l'ancien président de l'Assistance publique, M. Alain Lhostis, avait conclu à la nécessité de maintenir l'hôpital et de travailler à son évolution.

À ce jour, rien n'y a fait. Vous vous êtes réfugiés derrière l'ARH pour faire disparaître dans les textes l'hôpital Jean-Rostand du paysage hospitalier francilien, comme s'il s'agissait d'une fatalité. Or les Ivryens, les Val-de-Marnais et également de nombreux Parisiens ont, en de nombreuses circonstances, manifesté leur opposition à cette casse du service public.

Les conseils municipaux de plusieurs villes et le conseil général ont délibéré en ce sens. Sous l'impulsion d'un comité de soutien, plus de 20 000 signatures ont été recueillies et un référendum a même été organisé à Ivry où, en un seul jour, 8 500 votants se sont exprimés en faveur du maintien de l'hôpital.

Vous ne pouvez traiter ces réactions et ces actions dans l'indifférence, voire le mépris. Il ne s'agit, en définitive, de rien de moins que de l'existence d'une maternité où naissent, chaque année, plus de 2 000 bébés – plus de 50 000 depuis sa création en 1978 – sans qu'à aucun moment la sécurité des enfants et celle des mamans aient été menacées, pas plus que la qualité de l'accueil, des soins et des services n'a été mise en cause.

Ainsi, les arguments de la sécurité, des compétences et de la rationalisation ne tiennent pas pour justifier un quelconque transfert vers la future maternité du Kremlin-Bicêtre. Celle-ci est certes nécessaire et je me suis toujours prononcé pour sa construction. Ce qui est donc à rechercher n'est pas la création d'une maternité au détriment de l'autre, mais leur complémentarité.

Il existe de plus, dans notre pays, un déficit considérable de maternités lié à de nombreuses fermetures intervenues au cours de ces dernières années. Par ailleurs, l'insuffisance actuelle du nombre de lits de maternité dans l'ouest du Val-de-Marne, où l'on compte deux maternités pour 430 000 habitants, et un déficit estimé au moins à 3 000 naissances annuelles, sont autant de facteurs qui font craindre que la nouvelle maternité au Kremlin-Bicêtre ne puisse répondre aux besoins et remplir son rôle dans de bonnes conditions.

Il est donc grand temps d'engager une véritable concertation à propos de la maternité d'Ivry et plus généralement de l'hôpital Jean-Rostand, d'autant que le bail de l'AP-HP avec la Macif, propriétaire des lieux, vient à terme dans quelques mois.

Quel sera l'avenir du site ? Avec le personnel, les cadres et professeurs de l'hôpital Jean-Rostand, nous avons des propositions à formuler. Je vous demande en conséquence, madame la ministre, d'organiser dans les prochaines semaines une table ronde à ce sujet. Ma question est donc simple, êtes-vous d'accord pour prendre l'initiative de cette concertation ?

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