Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en matière de logement et d'hébergement, voici venu le temps des constats et de la vérité : celle des réalités concrètes vécues par un nombre croissant de Français. Le mal-logement gangrène notre société, car, non seulement nos concitoyens connaissent des conditions de vie d'une grande dureté, mais ils ont le sentiment amer d'être méprisés, ignorés, sacrifiés sur l'autel sinon d'une idéologie, du moins d'une stratégie libérale forcenée qui, même lorsqu'elle n'a pas été voulue, n'a jamais été combattue. En contradiction avec toutes ces annonces, ces affichages, ces rencontres qui ont accompagné cette abondance de plans, de lois, d'agences, de mobilisation prétendue de moyens financiers et d'effets de levier, en dépit de cette communication exagérée et indécente, la crise du logement, qui trouve sont origine dans des causes multiples et parfois contradictoires – personne ne le conteste –, s'est lourdement aggravée ces dernières années. Elle ne touche plus seulement les plus modestes de nos concitoyens, mais s'étend à tous les Français : près de 1,5 million de demandes de logements sociaux en attente, 90 000 personnes sans domicile fixe, 900 000 personnes sans domicile personnel et 2 millions qui ne disposent que d'un logement sans confort.