Le passage par la commission mixte paritaire a durci le texte issu des débats de notre assemblée, alors qu'il nous semblait déjà largement insuffisant.
Aucune réponse de fond n'est apportée au déficit croissant qui résulte de votre politique. Le projet n'apporte pas davantage de réponse à la baisse du pouvoir d'achat – notamment pour les retraités –, alors que vous en faites le leitmotiv de votre communication politique.
Bien au contraire, votre texte repose sur des hypothèses d'inflation inférieures aux prévisions, ce qui signifie que, au moment même où les Français manifestent leur inquiétude quant au pouvoir d'achat, vous annoncez sciemment que ce pouvoir d'achat va baisser. Il va baisser pour les catégories populaires et les classes moyennes, puisque vous leur imposez d'ores et déjà des franchises ou, pour ceux qui peuvent se la payer, une augmentation de leur assurance complémentaire.
Ces mesures, nous l'avons dit, n'auront par ailleurs aucun résultat. Vous aviez déjà multiplié les franchises à l'occasion de la loi de 2004, sans aucun effet sur le déficit de la sécurité sociale, qui n'a cessé de s'aggraver depuis cette date, alors que M. Douste-Blazy nous avait promis le rétablissement des comptes pour 2007.
Ces franchises n'ont donc pas permis la « responsabilisation », comme vous dites, des assurés sociaux, car lorsqu'on est malade, on va se faire soigner sans se demander si on a tort ou raison d'être malade.
Pour toutes ces raisons et parce qu'il ne s'agit pas d'un projet de fondation mais d'un projet de renoncement, le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche ne le votera pas.