En Allemagne ou au Royaume-Uni, par exemple, la redevance est de l'ordre de 200 euros, monsieur le rapporteur.
Du fait de cette différence de moyens, la France participe dans de plus faibles proportions aux coproductions européennes. Il en a été ainsi pour Guerre et paix, où la participation française s'est élevée seulement à 15 %. Cela signifie que la création, en France, a du mal à s'exprimer.
Il faut souligner ensuite le décalage de plus en plus important qui apparaît entre le service public et le secteur privé, en particulier avec TF1 et M6. C'est dû notamment au coût des nouveaux moyens technologiques, qui augmentent de 8 à 9 % par an, bien au-delà du coût de l'inflation. Pour le sport, c'est 15 % par an. Il ne faudra pas s'étonner si, dans quelques années, ni aucun match de football ni même les Jeux Olympiques ne sont plus retransmis sur le service public. Mais on nous explique que tout cela n'est pas grave parce que tout va bien cette année.
Savez-vous enfin que France 2 et France 3 ne réaliseront pas, et de loin, leurs recettes publicitaires sur le dernier trimestre ? Pensez-vous vraiment que la réflexion d'ensemble sur la publicité permettra de régler tous les problèmes ? La réalité, c'est que le service public a moins d'argent que le service privé pour la création. Le produit de la redevance diminue du fait de l'inflation sur six ans. En outre, et cela ne fera que s'aggraver, ses recettes publicitaires vont diminuer.
Voilà quelques éléments qui pourraient faire consensus si nous ne voulons pas une uniformisation de la société ni un trop grand formatage des oeuvres de création. Nous ne pouvons que suivre notre excellent rapporteur spécial, qui nous a présenté cet excellent amendement. J'espère qu'il va le défendre jusqu'au bout avec ardeur et conviction.