Je commencerai en évoquant le problème des franchises. Vous essayez de culpabiliser les malades – seuls pénalisés par l'application de ces franchises – et, à aucun moment, ne proposez une démarche plus générale. Vous laissez même accroire que seuls les malades seraient fraudeurs, alors que vous savez très bien que ce ne sont pas eux qui prescrivent les médicaments. Plus grave, vous vous attaquez au principe de solidarité, fondateur de la sécurité sociale. Cette attitude laisse transparaître votre volonté d'aller vers la privatisation, c'est-à-dire vers un système inacceptable où les malades payent pour les malades.
Au sujet de la permanence des soins, il aura suffi que quelques jeunes descendent dans la rue pour que vous retiriez les propositions figurant initialement dans le PLFSS. Mais il ne suffit pas de laisser le problème en jachère pour qu'il disparaisse ! Il conviendrait de mieux accompagner les nouvelles pratiques médicales, de réformer le dispositif de conventionnement, qui a atteint ses limites, et de s'attaquer avec détermination au problème de l'inégalité d'accès aux soins sur le territoire.
Enfin, depuis 2001 – dernière année où les comptes de la sécurité sociale se sont trouvés en équilibre –, les déficits se creusent inexorablement.