Pour expliquer cette situation et justifier notre proposition de taxer davantage les laboratoires, nous avions dénoncé les pratiques commerciales des labos, notamment celles des visiteurs médicaux, dont la profession est régie par une charte stipulant que « la visite médicale a pour objet principal d'assurer la promotion des médicaments auprès du corps médical et de contribuer au développement des entreprises du médicament ». À aucun moment, il n'est question de santé.
Le lendemain même du vote des députés sur l'ensemble de ce texte, l'IGAS rendait enfin public un rapport sur ces pratiques. Je dis « enfin », car ce rapport était attendu depuis longtemps, au point que l'on pourrait se demander si l'on n'a pas retardé sa parution, tant ses conclusions sont sévères. Ce rapport nous apprend, par exemple, que les laboratoires consacrent 3 milliards d'euros par an à la promotion, dont les trois quarts vont aux visites effectuées auprès des praticiens, soit 25 000 euros par an et par médecin généraliste. Cette somme, ne l'oublions pas, est payée par la collectivité à travers le prix des médicaments remboursés.