Monsieur le président, madame la ministre, mesdames et messieurs les députés, le texte issu des travaux de la commission mixte paritaire n'est guère différent de celui contre lequel nous avons voté il y a trois semaines ; il a même plutôt évolué dans le sens d'une aggravation. Les principales dispositions que nous avons combattues, notamment l'instauration de nouvelles franchises et la généralisation de la tarification à l'activité dans les hôpitaux publics, sont maintenues. Quant à celles que nous avons proposées, concernant notamment les recettes de la sécurité sociale, elles n'ont toujours pas été prises en compte. Ce texte reste ainsi profondément marqué par votre volonté de soumettre la santé, comme toutes les autres activités, aux lois du marché et donc de sacrifier notre système solidaire d'assurance maladie.
Rien de nouveau, donc. Pourtant, depuis trois semaines, l'actualité n'a cessé de confirmer la justesse de nos préoccupations et de nous fournir de nouveaux arguments. Par exemple, nous avions déposé plusieurs amendements, tous rejetés, visant à taxer davantage les laboratoires pharmaceutiques. En effet, les médicaments coûtent chaque année plus de 20 milliards d'euros à la sécurité sociale, soit un tiers des dépenses de soins de ville. Tout confirme une surconsommation médicamenteuse en France par rapport aux autres pays européens.