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Intervention de Patrick Roy

Réunion du 22 novembre 2007 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

Ce PLFSS est une nouvelle déception. En instaurant les « franchises », comme disent le Gouvernement et la majorité, il crée en réalité un nouvel impôt : un impôt sur les malades. C'est du reste le sentiment des Français, surtout les plus faibles, qui en sont les premières victimes. Contrairement aux principes mêmes de notre système de sécurité sociale, ce seront désormais les malades qui payeront pour les malades. Ce n'est pas agréable à entendre, mesdames les ministres, c'est toutefois la réalité ! Mais, comme l'a souligné Mme Billard, prenant pour exemple la maladie d'Alzheimer, les malades ne doivent pas se plaindre puisqu'il y a toujours plus malade qu'eux ! C'est tout à fait injuste. Cela fait six ans que la majorité de droite ne cesse de créer des impôts. En voilà un nouveau que les plus faibles vont devoir acquitter. Vous restez d'ailleurs sans voix tellement vous avez honte d'avouer que vous chargez la barque pour les plus faibles. Avec la droite, on le sait, c'est toujours plus d'impôt !

Vous nous dites qu'il s'agit de responsabiliser les malades, mais les victimes de l'amiante, empoisonnées sciemment, sont-elles responsables de leur maladie ? Elles devront pourtant payer, elles aussi ! Je ne sais pas comment vous pourrez le justifier auprès des électeurs de vos circonscriptions ! Pour ma part, je ne manquerai pas de vous interpeller à ce sujet le moment venu.

Quant aux stock-options – ces revenus indécents –, même la mesure adoptée par l'Assemblée, qui n'était à mes yeux qu'une mesurette soporifique, voire un placebo, a été jugée excessive par le Sénat, qui l'a quasiment fait disparaître. Honte à cette majorité qui taxe les petits pour mieux épargner ses amis, les plus riches de France ! Décidément, le Sénat n'est pas l'assemblée de la sagesse ; c'est une assemblée réactionnaire au possible !

Dans votre grande bonté, vous octroyez 1,1 % d'augmentation aux retraites, y compris aux plus petites, pour lesquelles le Président de la République avait promis 25 % de revalorisation. Il faut croire que cet engagement est désormais bien loin ! En deux ans, le pouvoir d'achat des Français qui touchent de petites retraites va encore baisser d'au moins 2 %. C'est encore une mesure d'exception que la majorité de droite propose !

Enfin, Mme Billard a eu raison d'insister sur la situation catastrophique dans laquelle se trouve aujourd'hui l'hôpital public. Il suffit d'aller dans les services pour voir que la santé est devenue un luxe pour beaucoup de Français. Je participais hier au débat sur le projet de loi relatif à la consommation : force est de constater que, pour la droite, il faut toujours plus de grandes surfaces et toujours moins d'hôpitaux et de tribunaux.

Bien entendu, nous voterons la question préalable excellemment défendue par Mme Billard.

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