Monsieur le président, je devais intervenir, au nom de mon groupe, au début de la séance, mais les problèmes actuels de transports, que nul n'ignore, expliquent mon retard. (Murmures sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
Monsieur le ministre, la sécurité, priorité nationale affichée lors de l'élection présidentielle de 2002, ne semble plus être une préoccupation du Gouvernement. Bien que le budget de la mission interministérielle « Sécurité » reste stable et que, en ces temps de suppression de postes de la fonction publique, vous ayez annoncé que la police nationale – contrairement à l'éducation nationale – ne serait pas touchée par cette réforme, le malaise policier persiste. Les fonctionnaires de police appellent d'ailleurs à la mobilisation, le 20 novembre, aux côtés des autres salariés du public, pour défendre leur pouvoir d'achat, car, tout autant que le nombre, c'est le salaire de vos fonctionnaires qu'il faudrait valoriser, par exemple en payant les heures supplémentaires que le ministère de l'intérieur doit aux gradés de la police nationale.
Le Gouvernement se vante de ses résultats en matière de sécurité. Mais, sans entrer dans une guerre des chiffres, le dernier rapport de l'Observatoire de la délinquance témoigne d'une tout autre réalité. Les politiques de stigmatisation des jeunes des banlieues et les heurts qui opposent certains d'entre eux aux forces de l'ordre résultent de vos choix politiques. En quatre ans, les violences physiques à l'encontre des policiers ont augmenté de 36 % et, au cours des douze derniers mois, les dégradations de locaux tant de police que de gendarmerie ont malheureusement progressé de plus de 79 %. C'est à croire que le choix du Kärcher n'était pas le plus pertinent !