C'est évidemment un problème que la survie de France 3, et l'article 13 nous permet de l'évoquer.
Il est aisé de se payer de déclarations sur la qualité du travail réalisé par cette chaîne. Nous avons d'ailleurs eu l'occasion de rappeler qu'elle était fort appréciée puisqu'elle réalise sur ses éditions nationales et régionales des parts d'audience très considérables, entre 20 et 25 %, ce qui montre l'attachement des Français à cette chaîne.
Notre proposition se différencie de l'amendement du rapporteur en ceci que nous souhaitons que les programmes régionaux aussi bien que locaux soient repris par les distributeurs, que ce soit par satellite, le câble ou l'ADSL, à due concurrence de ce que France Télévisions demandera. Il est du reste évident que France Télévisions ne demandera pas que l'ensemble des décrochages locaux soient immédiatement redistribués sur l'ensemble du territoire métropolitain.
Jusqu'à très récemment encore, France 3 reprenait les titres nationaux à la suite des informations nationales. Désormais, il n'y aura plus de rappel de ces titres à 19 h 55. Ce qui veut dire que, pour sa survie économique, la chaîne est obligée de diffuser de la publicité juste avant vingt heures. Le fonctionnement de France 3 s'en trouve ainsi diminué.
Il est clair que le poids de France 3 dans France Télévisions, en termes de personnel et de coûts, est très important, puisque douze directions régionales coûtent naturellement beaucoup plus cher qu'une seule direction nationale. Il est donc fort probable que les premiers coups portés à la télévision publique le seront contre cette chaîne.
Je reviens à présent sur la question fondamentale du périmètre. Comment peut-on rassurer le personnel de France 3 sur le maintien du périmètre alors même que le financement de France Télévisions n'est pas à la hauteur des missions souhaitées ? Je rappelle que M. Sarkozy a, dans un premier temps, posé le problème du sous-financement de France Télévisions. Avant même d'évoquer la suppression de la publicité, il faudrait, si vous défendez vraiment la télévision publique, répondre à la question ainsi posée en avril 2007 par le candidat Sarkozy.
Mais probablement allez-vous aider le Président de la République à ne plus évoquer ses anciens engagements. Lui, que l'on ne peut pas taxer de chiraquien, va se mettre à dire comme son prédécesseur que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ! Voilà un trait de fidélité de M. Sarkozy à M. Chirac qui est tout à fait surprenant quand on connaît leur parcours politique respectif et les sentiments de l'un vis-à-vis de l'autre.