Monsieur le ministre, il peut arriver à chacun de faire une bêtise, mais vous commettez, vous, une erreur dramatique et il est de mon devoir de vous le dire.
Avec ce projet de loi de finances pour 2009, vous supprimez, on l'a dit, 5 500 postes d'enseignant du premier degré, impliquant la réaffectation de 3 000 enseignants spécialisés – maîtres E et G – sur des postes en classe.
Ces mesures conduiront inévitablement au démantèlement des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, donc à la dégradation du traitement de la difficulté scolaire à l'école. Pourtant, ces RASED existent depuis 1990 et permettent à des élèves qui rencontrent des difficultés non résolues en classe, de bénéficier d'aides spécialisées adaptées et différenciées.
Une directrice d'école de ma commune, Wattrelos, ville que vous connaissez, monsieur le ministre, m'écrivait récemment : « Dans une école comme la mienne, le RASED sort des enfants du gouffre par des méthodes pédagogiques originales. Jamais le soutien ne suffira à panser les plaies de ces enfants à la dérive. » Ce qu'elle écrit là, tant d'autres directrices, directeurs et enseignants me le disent depuis des semaines dans ma ville et dans toute l'agglomération roubaisienne.
Vous le savez, monsieur le ministre, je suis l'élu d'une ville ouvrière où l'école républicaine peut et doit jouer son rôle d'ascenseur social et ne laisser personne au bord du chemin. Encore faut-il qu'elle en ait les moyens, et qu'on les renforce là où il y a des besoins, là où il est indispensable d'accorder un soutien spécifique à des enfants en grande difficulté.
Le RASED ne fait peut-être pas la une des journaux, mais ça marche.