Ils ont accepté le principe d'être moins nombreux et d'aller mieux, ce qui correspond exactement aux intentions du Gouvernement.
Il faudra aller plus loin encore dans la question de l'autonomie, comme l'a souligné Frédéric Reiss. Je suis évidemment d'accord avec lui et nous avons bien l'intention d'avancer sur ce sujet.
Les personnels de l'éducation nationale, ce sont les enseignants. Mme Mazetier a insisté sur le malaise qu'ils éprouvent et cité le film lauréat de la Palme d'or du festival de Cannes. Je suis d'accord avec tout cela.
Les professeurs ont une activité en pleine évolution, ils s'investissent dans de nouvelles missions. Les heures supplémentaires, ils les acceptent volontiers et, contrairement à ce que vous dites, nous n'avons aucune difficulté à en faire effectuer ; nous avons même davantage de candidats que d'heures à distribuer. Ils sont soucieux d'aider les élèves, souhaitent informer les parents. Cette évolution constante, face à une société qui elle-même bouge sans cesse – ce que Marcel Gauchet appelle les nouvelles conditions d'éducation, dans un remarquable livre que je conseille –, doit être saluée, soutenue et accompagnée.
Voilà pourquoi nous ne concevons pas l'efficacité de la réforme sans la revalorisation du métier d'enseignant. Celle-ci est déjà engagée. Dans le présent budget, 410 millions d'euros sont exclusivement consacrés à la reconnaissance de missions nouvelles et à des indemnités de toute nature, en particulier pour les jeunes enseignants.
Les réformes mises en place pour mieux connaître le travail des enseignants vont au-delà des seules considérations budgétaires. J'ai ainsi lancé un travail approfondi sur le respect des règles au sein de l'école, sur la rédaction d'un code de la paix scolaire, sur la protection due à nos personnels, sur la reconnaissance du fait que les professeurs sont des intellectuels et doivent pouvoir accéder librement aux lieux de culture, aux musées, aux bibliothèques.
Tout ce travail s'effectue en collaboration avec les syndicats et il est faux de prétendre qu'il n'y a pas de dialogue. Depuis que je suis ministre, j'ai signé avec les organisations professionnelles douze accords portant sur des problèmes de fond ; je ne comparerai pas avec la situation qui prévalait précédemment. Affirmer aujourd'hui, que nous ne travaillons pas ensemble, que nous ne parlons pas et que nous nous regardons en chiens de faïence dans une posture d'opposition, c'est absolument méconnaître mon travail au quotidien avec les représentants de nos personnels.
Une question taraude beaucoup les enseignants : celle de leur affectation, en particulier la première. Nous sommes en train d'ouvrir un dossier, qui sera présenté dès la rentrée prochaine, pour que les affectations des enseignants se fassent dans une plus grande transparence, avec une meilleure information, en nous appuyant beaucoup plus sur le volontariat et en évitant que la première affectation soit imposée aux enseignants s'ils ne la souhaitent pas. Nous venons de l'expérimenter dans l'académie de Versailles. Dès cette semaine, une plate-forme téléphonique sera mise en place, qui fonctionnera sept jours sur sept et permettra aux jeunes enseignants ou aux enseignants en mutation d'obtenir toutes les informations et le soutien personnalisé qu'ils souhaitent pour préparer leur mobilité. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe UMP.)
MM. Censi et Lachaud ont évoqué l'enseignement agricole. Je suis très soucieux de le voir continuer à se développer. Une solution dans ce sens doit être trouvée avant l'adoption définitive du projet de budget pour 2009. Je rappelle que les crédits de l'enseignement agricole sont inscrits au budget du ministère de l'agriculture.
Je remercie tous les orateurs qui sont intervenus, y compris ceux qui ont formulé des propos extrêmement critiques. Je ne doute pas que ceux qui parlent de l'école – qui sont souvent d'ailleurs des anciens de l'éducation nationale – sont animés de vraies convictions, quelles que soient leurs opinions politiques. Toutefois, je le répète, faire croire que la réussite du système éducatif reposerait simplement, sans aucune autre mutation intérieure, sur une accumulation de dispositifs et de postes, c'est mentir.