Une telle manifestation, qui s'ajoute à d'autres signes très nombreux – et je ne pense pas qu'aux grèves des enseignants – devrait vous alerter sur la situation dans laquelle se trouve l'école, du fait de votre politique.
Monsieur le ministre, vous allez nous dire que le budget de l'éducation nationale augmente. Mais il progresse moins vite que l'inflation, ce qui signifie qu'il baisse en valeur réelle. Vous ajouterez sans doute que la situation est difficile et que tous les ministères sont mis à contribution. Mais précisément, nous avons le sentiment que l'éducation nationale, parce qu'elle est l'administration de l'État qui compte le plus de fonctionnaires, devient une variable d'ajustement du budget, et de cette politique dont nous ne comprenons pas bien les priorités. Elle se traduit essentiellement par le non-remplacement de tous les fonctionnaires partant à la retraite et par la réduction du nombre des agents de manière aveugle et systématique dans tous les ministères. Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que le ministère de l'éducation devrait constituer une priorité. Des grands discours, des colloques et des livres traitent de la société de la connaissance. Toutefois, quand il s'agit de passer à l'acte, la baisse du budget et des moyens humains se poursuit.
Monsieur le ministre, s'agissant des RASED, vous nous avez annoncé que le soutien était l'un des fers de lance de votre politique. En juin dernier, lorsque je vous ai interrogé sur le sort des RASED, vous m'avez répondu : « Votre inquiétude concernant les RASED n'est pas justifiée car nous n'avons nullement l'intention de diminuer ces dispositifs de soutien ».