Mais c'est comme cela que les choses se passent très souvent. Cela alourdit encore une journée bien difficile pour des élèves déjà en voie de déscolarisation. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) En fait, par cette mesure, vous ne cherchez pas à aider les élèves en difficulté ; vous voulez vous attirer les bonnes grâces de certains parents qui souhaitent partir en week-end. Si c'est le cas dans certains quartiers, certaines communes, ce ne l'est pas dans l'essentiel du pays, et certainement pas dans des régions qui connaissent des problèmes sociaux comme le Nord-Pas-de-Calais.
La réalité budgétaire contredit vos déclarations dans les médias : comment croire en votre volonté de soulager les difficultés des élèves les plus fragiles, quand, comme l'a bien dit Mme Mazetier, vous engagez la suppression des RASED ? Vous prétendez remplacer ces réseaux par l'aide personnalisée. Mais celle-ci est inefficace, je viens de le dire, et surtout les deux dispositifs ne sont pas de même nature – et vous le savez bien, vous qui avez été enseignant et qui connaissez sans doute mieux que moi encore le fonctionnement de l'éducation nationale. Ils ne répondent pas aux mêmes problèmes. Les élèves relevant des RASED souffrent de difficultés scolaires, certes, mais surtout sociales, familiales, psychologiques, qui vont croissant et iront croissant avec la crise. Dans ces réseaux, avec et autour des enseignants, c'est toute une équipe de psychologues, orthophonistes, enseignants spécialisés qui s'occupent des élèves dans un lieu spécifique, car il faut les sortir de l'école à un moment pour qu'il puisse y retourner avec succès. C'était cela la philosophie des RASED et vous êtes en train de la détruire. Vous condamnez ainsi ces élèves en difficulté à un échec inéluctable. C'est intolérable. Nous vous demandons donc de rétablir les moyens spécifiques alloués aux RASED – 56 millions, par rapport à d'autres chiffres que nous rappellerons inlassablement, ce n'est pas grand-chose.
Vous prétendez également maintenir, sinon améliorer, le taux d'encadrement des élèves. Comment vous croire, au vu des chiffres, notamment pour le premier degré ! Vous vous félicitez de créer 500 postes pour accueillir 16 000 élèves supplémentaires. Cela fait un poste pour 32 élèves.