Nous, nous n'ignorons pas ces problèmes. C'est pourquoi nous formulerons pendant ce débat des propositions alternatives à celles que vous nous présentez, par exemple celle consistant à investir massivement dans la maternelle au lieu de la caricaturer, pour garantir l'accueil de 100 % des enfants de trois ans et accueillir davantage les moins de trois ans, parce que c'est dès deux ans, à l'âge de l'apprentissage de la langue, qu'il faut agir et tout particulièrement pour les enfants dont le premier bain linguistique n'est pas le français.
Nous proposons de maintenir les réseaux d'aide spécialisée aux élèves en difficulté – RASED. Les 3 000 postes que vous supprimez, ce sont 3 000 professeurs des écoles qui se sont formés spécifiquement à identifier et résoudre les blocages et les difficultés d'apprentissage des enfants. Et chacun sait ici – à part peut-être vous, monsieur le ministre, et manifestement, en tout cas, le collègue qui s'est exprimé avant moi – que ces blocages dépassent très largement le problème de compréhension momentanée que vous évoquiez ici même la semaine dernière en réponse à une question d'actualité du groupe socialiste.
Avouez qu'il y a quand même un paradoxe à supprimer les RASED, qui accompagnent les enfants individuellement, dans leur école, dans le temps scolaire, et à maintenir, dans le projet de loi de finances pour 2009, les dizaines de millions d'euros de cadeaux fiscaux aux familles qui font appel à des officines privées de cours particuliers à domicile. Je le rappelais la semaine dernière en commission : c'est un marché qui a flambé, générant en 2007 plus de 160 millions d'euros de volumes d'affaires pour les six principales enseignes du soutien scolaire !