Vous avez renoncé à opérer une vraie modulation des effectifs des classes en fonction des besoins et des publics des établissements, comme si tous les établissements et tous les élèves étaient les mêmes, et à attaquer les inégalités à la racine, c'est-à-dire dès le plus jeune âge et dans les territoires où elles se creusent. Mais, surtout, vous avez renoncé à réformer l'école avec la communauté éducative et les parents d'élèves.
L'ensemble des réformes que vous avez menées au cours de l'année qui vient de s'écouler ont en effet deux points communs :
Elles ont été conçues et conduites unilatéralement par votre cabinet, sans souci de concertation avec les acteurs concernés ;
Elles appliquent des règles générales et abstraites à des établissements, des élèves et des situations très divers.
Ainsi en a-t-il été de la suppression de l'école le samedi matin, annoncée un beau jour sans que les mairies en aient été prévenues et aient pu l'anticiper, comme il en fut du soutien scolaire, du bac professionnel, de la carte scolaire, de la réforme du lycée, du service minimum, des programmes, de la fin des IUFM, des heures supplémentaires, etc. J'arrête cette fastidieuse litanie. Son seul objet, monsieur le ministre, était de rappeler votre méthode : passer du coq à l'âne, multiplier les annonces, faire semblant de résoudre des problèmes qui ne se posent pas pour éviter de traiter les vrais problèmes que rencontre l'école. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)