Je reviens, une fois encore, sur les propos de mes collègues de gauche. Nous n'avons toujours pas de réponse de Mme la ministre sur ce qui a été dit ce matin au conseil d'administration de France Télévisions, à savoir l'annonce d'un déficit de 135 millions d'euros, qui vient s'ajouter aux 450 millions de pertes de recettes prévues, montant qui s'élèvera à 800 millions en 2012, avec la fin totale de la publicité. J'attends que l'on m'explique comment on peut s'engager à indemniser, à l'euro près, la télévision publique, alors que les déficits sont très largement supérieurs à ce qui a été prévu.
Je rappelle à Mme la ministre, et nous l'avons dit hier à plusieurs reprises, que les prévisions commerciales sur la publicité et le parrainage, qui s'élèvent à 260 millions d'euros, ne seront pas atteintes, en raison du dumping opéré par le privé sur les tranches de publicité juste avant vingt heures, au moment où le service public est encore autorisé à maintenir la publicité pendant une période provisoire, avec un effet d'aubaine pour l'audiovisuel privé après vingt heures.
Comment peut-on sérieusement voter cette série d'amendements ? Ils partent certes d'une bonne intention, puisqu'ils visent à permettre aux personnes malvoyantes ou malentendantes de ne pas être victimes du sous-financement du service public. Mais il existe déjà un déficit de 135 millions, qui s'ajoute aux 450 millions de pertes de recettes prévues. Or les amendements que vous présentez sont coûteux. Cela coûte de procéder à des sous-titrages, car ceux-ci nécessitent des moyens techniques au coût élevé ; cela coûte de permettre aux sourds et malentendants d'avoir accès à l'ensemble des émissions, comme c'est le cas dans d'autres pays, et pas seulement dans l'Union européenne – je pense notamment aux États-Unis.
Vous êtes pétris de bonnes intentions, surtout lorsque vous savez que vous ne pourrez pas les financer ! Pour notre part, nous sommes réalistes et nous attendons que vous permettiez à l'ensemble des Français de bénéficier d'un service public de l'audiovisuel digne de ce nom, et non au rabais ou digne d'une république bananière, au lieu de nous présenter des amendements visant à faire croire que vous allez faciliter l'accès à la télévision des personnes malvoyantes ou malentendantes.
(L'amendement n° 524 est adopté.)