Cet amendement de suppression a toutes les chances de ne pas être adopté, mais il aura eu le mérite de permettre un débat sur la sincérité de cette programmation pluriannuelle. En effet, deux éléments nous paraissent pour le moins extrêmement contestables.
Premièrement, le budget pour 2009 repose sur une hypothèse de croissance de 1 % quand tout le monde s'accorde à reconnaître aujourd'hui que la croissance ne sera que de 0 % à 0,2 %, voire négative. En tout cas, personne ne croit à l'hypothèse retenue, pas même, j'en ai l'intime conviction, les membres du Gouvernement, qui défendent pourtant cet article.
Deuxièmement, l'hypothèse de croissance annuelle de 2,5 % en 2010, 2011 et 2012, est, elle aussi, extrêmement contestable. En effet, l'histoire nous enseigne que toute crise, quand son origine est immobilière – c'est le cas pour celle que nous vivons –, ne met évidemment pas un an ou deux à se résorber, mais bien davantage. Aucun exemple ne vient démentir cette affirmation. Penser que la croissance remontera à 2,5 %, dans notre pays, dès l'année 2010, c'est une conviction d'autant plus contestable que l'acquis de croissance à la fin de 2009 pour l'année 2010 sera extrêmement faible, s'il n'est pas négatif.
Nous proposons donc de supprimer cet article parce qu'il n'est pas bon, ne serait-ce que sur un plan symbolique, pour cette première application de la réforme constitutionnelle adoptée l'été dernier, de travailler de manière aussi virtuelle et déconnectée de la réalité.