Certes, ce n'est pas le sujet qui nous occupe spécifiquement aujourd'hui, mais les finances publiques ne sont pas dissociables, PLF d'un côté, PLFSS de l'autre. Ces questions méritent un examen global.
Tout à l'heure, M. le Premier ministre, en réponse à une question au Gouvernement, a soutenu que le Gouvernement demandait bel et bien des contreparties aux banques. Il ne fait aucun doute que l'argent consenti par l'État à ces dernières – 320 milliards plus 40 milliards – a sa place dans notre discussion générale. Vous constituez, pour gérer les 320 milliards, une société dont les représentants seront en majorité des banquiers. Comment, dès lors, allez-vous nous expliquer que vous exercerez le moindre contrôle sur cette société, alors que vous n'avez jamais exercé aucun contrôle sur les banquiers ?
Nous avons également appris quelque chose de très important, à savoir que, dans le cadre des recapitalisations, vous allez faire payer aux banques un taux d'intérêt de 8 %. Si je n'ai pas l'habitude de défendre les banquiers, pour le coup, je pense que, par les temps qui courent, il s'agit d'un taux quasiment usuraire, qui ne risque pas de contribuer au redémarrage de l'économie !
Par ailleurs, vous ne voulez pas entendre parler d'une remise en cause de l'indépendance de la Banque centrale européenne, mais le Président de la République invite à présent M. Trichet à des réunions, auxquelles se rend ce dernier sans barguigner.
Vous voyez donc que tout cela mérite réexamen. Et pour compléter le tableau, puisque Mme Lagarde, avec son à-propos habituel, nous a indiqué que les marchés reprenaient confiance, je signale que, si la Bourse de Paris a progressé hier de 0,78 %, elle chutait tout à l'heure de 4,95 %. Tout va bien, décidément ! Il est vrai que la baisse était de 8 % à Madrid, de 3,96 % à Francfort…