Celui que j'ai connu au début de ma carrière et celui que nous voyons aujourd'hui ont beaucoup de différences.
Vous avez rapidement rappelé ce que nous voulons faire.
Nous voulons une organisation différente sur le plan de l'année – pas du tout par caprice. Pourquoi passer au semestre et abandonner le trimestre ? Tout le monde sait – tous ceux qui connaissent l'école – que le premier trimestre était très long : quatre mois, le second un peu plus court : un peu moins de trois mois, et que le dernier s'effilochait très rapidement. On n'avait pas le temps de rattraper les élèves qui étaient en très grande difficulté. Il fallait donc s'organiser par semestre, pour qu'on puisse voir, au milieu de l'année, où en sont les élèves qui se sont mal orientés, qui ne vont pas bien, et pour qu'on ait le temps de les amener vers d'autres formations, ou de les aider à progresser.
Ce n'est pas du tout une logique de zapping, comme je l'ai entendu dire par un ancien ministre de l'éducation nationale. C'est, au contraire, une logique qui lutte contre l'échec scolaire.
Je rappelle qu'aujourd'hui, en France, et seulement en France, 15 % des élèves de seconde redoublent. Pourquoi ? Parce qu'ils se rendent compte, au milieu de l'année, qu'ils sont mal orientés, qu'ils n'ont pas fait les bons choix, qu'on ne peut pas les aider. Ils sont donc maintenus dans la voie de l'échec et ils redoublent.
Notre lycée s'organisera autour de trois pôles : d'abord, des enseignements fondamentaux, grâce à nos enseignants – vous avez eu raison de rappeler qu'ils faisaient parfaitement leur travail ; ensuite, grâce à des enseignements spécialisés, que choisiront les élèves ; enfin et surtout, grâce à un accompagnement éducatif pour ceux qui en auront besoin, c'est-à-dire pour tous, parce que, au fond, tous les élèves ont besoin, aujourd'hui, que l'on personnalise leur travail, leur relation au savoir.