Monsieur le ministre de l'éducation nationale, le lycée que nous connaissons a beaucoup contribué à la démocratisation de l'accès au baccalauréat et aux études supérieures. Il s'est progressivement ouvert à toute la diversité de notre société et n'est plus ce lieu élitiste réservé aux élèves des classes les plus favorisées. Cette réussite est à mettre au crédit de la communauté éducative, et notamment des enseignants, qui ont accompagné ces évolutions avec beaucoup de dévouement.
Pourtant, dans les lycées, les quatre grandes filières semblent ne plus être adaptées à la réussite et à l'épanouissement scolaire de nos élèves, et apparaissent trop sélectives.
Par ailleurs, le choix d'une de ces filières ne correspond pas toujours aux besoins réels des élèves. La rigidité des parcours est en partie responsable des échecs observés à l'université, en raison d'une orientation souvent trop précoce et mal adaptée.
Faire le choix d'une filière plutôt que d'une autre, c'est se priver de certaines disciplines optionnelles, c'est s'interdire la polyvalence, c'est se conformer à un modèle qui ne correspond pas toujours aux besoins d'adaptation d'un monde du travail qui réclame toujours plus de compétence et d'efficacité.
Aujourd'hui, les Français expriment de nouvelles attentes : celle d'un meilleur accompagnement des élèves, celle d'une meilleure qualité de l'orientation, celle d'un suivi personnalisé qui permette à chacun de corriger ses erreurs et de combler ses lacunes à mesure qu'elles apparaissent. Ils ne comprennent pas que notre lycée, pour lequel nous dépensons beaucoup plus que tous nos voisins, ne soit pas en mesure d'assurer efficacement ces missions nouvelles.
Monsieur le ministre, vous avez présenté hier la future organisation de la classe de seconde. Pouvez-vous nous dire en quoi elle répond aux attentes des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)