À peu près tous se sont trompés à des degrés divers. Certains avec une constance remarquable, et peut-être se démarquent-ils. Mais exciper du fait qu'une erreur a été commise ou qu'un vote contestable a pu avoir lieu, pour délégitimer des propos tenus cinq ans après ou, pire, pour discréditer celui qui les énonce, ne me semble pas à la hauteur de la courtoisie des débats dont je me félicitais à l'instant.
Maintenant que la télévision publique ne filme plus nos échanges, que nous allons nous retrouver entre ceux qui ont fait l'effort d'étudier ce budget et qui savent parfaitement ce qu'il en est, je suggérerai d'éviter ce type d'arguments. Les pires rappels de cet ordre ne se sont d'ailleurs pas manifestés sous un gouvernement de gauche. Personne n'a eu des mots plus durs envers ses prédécesseurs – et notamment envers celui qui avait eu en charge les finances publiques et le budget, un certain Nicolas Sarkozy – qu'Alain Juppé, en 1995.
Tout le monde a pu se tromper. Tout le monde a probablement commis des erreurs en dernière année de mandature, lorsque des élections approchaient. Délégitimer des propos, discréditer un orateur en rappelant des prises de position anciennes me semble imprudent de la part de ceux qui ont déjà eu des responsabilités publiques, et aventureux pour ceux qui espéreraient en avoir dans l'avenir.
Sur le fond (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire),…
Merci de votre courtoisie.