Moi, je prendrai plutôt les prévisions de la Deutsche Bank ou de la JP Morgan, qui sont un peu plus optimistes et qui, comme par hasard, rejoignent les nôtres. De telles prévisions sont évidemment à considérer avec un minimum de prudence, d'autant qu'à la date où ils ont communiqué leurs chiffres, ces instituts n'avaient aucune idée de ce qu'il y aurait dans le PLF et dans le PLFSS pour 2008. Comment donc se fonder sur des prévisions qui ne tiennent pas compte de la stratégie mise en oeuvre par le Gouvernement ?
Quant au commissaire européen, M. Almunia, il a envoyé un certain nombre de fonctionnaires européens examiner en amont de quelle manière allaient être bâtis le PLF et le PLFSS pour 2008. À l'occasion du dernier sommet qui s'est tenu à Luxembourg, il a fait état du fait que, sur la base d'éléments préliminaires ne donnant pas encore lieu à la rédaction d'un quelconque rapport, qui sera présenté au mois de novembre dans le meilleur des cas, il n'était pas sûr que le déficit puisse être exactement contenu comme nous l'avions prévu. De grâce, donnons-lui le temps de finir son travail, sans doute en novembre, et de nous livrer ses conclusions, sans compter que, en l'état de ces affirmations, ni le PLF ni le PLFSS pour 2008 n'ont encore été débattus devant votre assemblée.
M. Fabius nous demande ce que nous allons faire en matière d'énergie nucléaire.
La France dispose d'une maîtrise de l'énergie nucléaire inégalée dans le monde. Qu'il s'agisse des États-Unis, du Japon ou de tout autre pays, personne ne maîtrise la filière nucléaire de la façon dont la France la maîtrise, de l'amont à l'aval en passant par la construction des centrales. Très clairement, il s'est agi là d'une oeuvre visionnaire en son temps, que nous avons tout intérêt à poursuivre et à soutenir et dont nous souhaitons bien entendu garder le contrôle. EDF et Areva sont des sociétés qui y participent largement.
Grâce à cette filière nucléaire et à ces entreprises, non seulement nous bénéficions d'une autonomie énergétique que bien des voisins nous envient, à commencer par les Allemands, mais, en outre, cela nous permet de vendre à l'étranger des filières intégrées ou des éléments de la filière dans des conditions telles que très peu d'autres sociétés peuvent rivaliser avec les nôtres.
Nous avons donc tout intérêt à conserver la maîtrise de cette filière mais aussi nos parts de marché, et, pour ce faire, nous devrons nécessairement recourir à des modes de financement qui devront nous amener dans les mois à venir à examiner à quelles conditions nous pourrons y recourir. Rien ne presse, les réflexions doivent être menées à leur rythme, aucune date n'est prévue, aucun calendrier, et toutes les options nous permettant de conserver nos parts de marché et notre indépendance devront être examinées.
Quelques mots sur la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat, que je me refuse à appeler TEPA. Il me semblait que nous avions largement débattu de cette loi pendant l'été. Certains souhaitent en reparler, et je m'en réjouis. Je me réjouis en particulier, monsieur Bouvard, de votre soutien à ce sujet. C'est une loi importante à bien des égards, en particulier en ce qui concerne le travail, tout simplement parce qu'elle remet le travail au coeur de tous nos projets.
Vous vous offusquez, monsieur Baert, que l'on puisse souhaiter gagner sa vie et réussir en travaillant.