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Intervention de Éric Woerth

Réunion du 17 octobre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique :

Oui, qui s'enrichissent honnêtement, par le fruit de leur travail.

Je partage l'analyse que M. Chartier fait de ce budget : nous l'avons bâti sur la maîtrise de la dépense et une incitation à la croissance. Il a noté l'effort marqué en faveur des dépenses d'investissement : 6 %, un taux dont je suis fier. Bien entendu, l'exécution de la loi de finances pour 2008 s'accompagnera de réformes de nature structurelle. Un certain nombre d'entre vous ont ainsi salué la révision générale des politiques publiques, un outil puissant de révision des politiques et de mesure de leur efficacité. Nous verrons dès cet automne, puis au printemps, les orientations politiques qui en découlent.

Yves Deniaud a souligné la prudence qui caractérise les équilibres de ce budget ainsi que les efforts développés en faveur de la recherche et de l'enseignement supérieur, en conformité avec les engagements pris par le Président de la République pendant la campagne électorale : 1,8 milliard supplémentaire, ce n'est pas si facile à trouver dans un budget où pratiquement aucun poste n'augmente.

Nicolas Perruchot a évoqué les quatre grandes réformes engagées. Nous sommes de plain-pied dans celle des retraites, puisqu'un mouvement social est prévu demain autour de la question des régimes spéciaux. Pour l'assurance maladie, les mesures contenues dans le PLFSS, et notamment la franchise, nous permettent d'ores et déjà de freiner certains dérapages. À la demande du Président de la République, nous travaillons également à une réforme des modes de financement de la protection sociale, et nous serons prêts au premier semestre 2008. Enfin, comme je l'ai déjà souligné, nous prenons à bras-le-corps le problème de la réforme de l'État, grâce à la RGPP ou à certaines fusions ou réorganisations de nature administrative.

M. Perruchot a également évoqué la réserve de précaution, qui n'est pas une nouveauté, puisqu'elle est prévue par la LOLF. Si nous en avons parlé avant même la présentation du budget, c'est par souci de transparence à l'égard de la représentation nationale.

Je dirai à M. Baert et à M. Rodet qu'il faut sortir d'une vision purement comptable de la dépense publique, dans laquelle faire mieux, ce serait toujours mettre plus d'argent dans la dépense publique. Non, moins de dépense publique ce n'est pas moins de service public, mais un service public réorganisé, repensé, redéployé. La vision comptable n'a pas non plus cours s'agissant des effectifs, même si des objectifs sont fixés dans ce domaine, et heureusement : quel employeur pourrait se permettre de voir partir près de 50 % de ses employés sans se poser la question de leur remplacement ? On le sait, quand on embauche un fonctionnaire à trente ans, il va peser, si je puis dire, pendant cinquante ans sur les finances publiques. C'est donc une question qu'il faut se poser, et je suis certain que M. Brard le fait dans sa mairie. C'est une décision politique ; nous avons été très clairs pendant la campagne électorale en annonçant qu'une personne sur deux ne serait pas remplacée – en réalité, dans ce budget, une personne sur trois. À travers la révision générale des politiques publiques et, bien évidemment, en se posant la question de la nature du service public, nous ferons accompagner cette décroissance des effectifs d'un renforcement et d'une réorganisation des services publics.

Jean-Claude Mathis et Jacques Remiller l'ont dit : le redressement durable de nos finances publiques passe par la maîtrise de la dépense. Mais nous voulons également stimuler la croissance. On aurait pu tout miser sur celle-ci, ou au contraire serrer le budget au maximum, mais cela nous aurait conduits à une impasse. Nous avons donc essayé de concilier ces deux exigences.

Je crois rêver quand j'entends M. Bapt critiquer notre gestion de la dette de l'État envers la sécurité sociale. Justement, nous remboursons la dette, et nous faisons en sorte qu'elle ne puisse pas se reconstituer. Or il n'est pas si facile de lutter contre cette ancienne habitude. L'intérêt d'un ministère chargé de tous les comptes publics, c'est aussi d'éviter ce type de comportement. Nous y reviendrons à l'occasion du projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Je remercie Frédéric Lefebvre pour le soutien qu'il apporte à la RGPP. Le passage en revue systématique de nos politiques publiques est absolument nécessaire. Bien évidemment, le Parlement aura à en connaître.

Contrairement à ce qu'affirme M. Roy, ce budget n'est pas un budget de transition. C'est un premier jalon, un premier caillou…

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