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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 17 novembre 2008 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Articles non rattachés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

Au-delà de ce constat, au demeurant facile à faire et que chacun fait dans le secret de conversations privées à défaut de le faire publiquement, le présent débat est intéressant en ce que, madame Lagarde, vous nous avez indiqué que tout venait de la faillite de Lehman Brothers, que le gouvernement des États-Unis aurait eu le grand tort de laisser couler. Cela fait plusieurs fois que vous invoquez la faillite de cette banque. Vous en faites le point de départ de la crise, espérant, probablement et bien involontairement, renouer ainsi avec un comique de répétition, cher à Molière. Je pense ici aux Fourberies de Scapin et à Géronte répétant sans arrêt : « Mais qu'allait-il donc faire dans cette galère ? »

Madame la ministre, sachez-le donc, la prochaine fois que vous évoquerez la faillite de Lehman Brothers comme point de départ de cette crise, nous serons nombreux à apprécier votre comique de répétition sans pour autant accorder la moindre foi à cette affirmation. La démonstration est assez simple à apporter. Quels sont les chiffres des principaux indicateurs économiques de notre pays ?

Parlons du commerce extérieur. Il se dégradera cette année d'une dizaine de milliards d'euros. Croyez-vous vraiment que cette dégradation n'ait commencé qu'à partir de la faillite de Lehman Brothers ? Bien sûr que non ! Elle se dessinait, trimestre après trimestre. Elle est même apparue dès 2004 puisque c'est à partir de cette date que notre commerce extérieur est devenu déficitaire alors qu'il ne l'était plus depuis vingt ans environ.

Notre commerce extérieur est donc déficitaire et contribuera négativement, malheureusement, à la croissance de notre pays. Il restera négatif parce que les entreprises continueront à ne pas investir assez, faute de trésorerie suffisante et de capacité d'autofinancement suffisante, faute aussi de crédits bancaires suffisants. Le plan adopté par le Parlement est probablement celui qu'il fallait proposer. Le problème, c'est que les banques l'utilisent pour restaurer leurs marges…

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