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Intervention de Charles de Courson

Réunion du 17 novembre 2008 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Articles non rattachés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Si l'on en croit les estimations faites par l'Union européenne, la croissance économique française serait nulle en 2009 avec un déficit public à 3,5 %. Quant au Fonds monétaire international, il estime que la France devrait subir une récession en 2009, avec un recul du PIB de 0,5 %. Nous devons donc faire preuve de la plus grande prudence, mes chers collègues.

Et ne nous fions pas aux prévisions pour le troisième trimestre : comme chacun le sait, les prévisions des comptes trimestriels de l'INSEE ne valent pas grand-chose. Ce n'est pas moi qui le dis : tous les économistes qui font l'analyse rétroactive des prévisions des comptes trimestriels de cet organisme sont arrivés à la conclusion qu'ils ne sont valables que sur la consommation – à 20 % près, c'est-à-dire qu'une prévision de 1 % se traduira par un chiffre situé entre 0,8 et 1,2 %. En revanche, en ce qui concerne la formation brute de capital fixe – les investissements – même l'indication d'une tendance positive ou négative n'est pas fiable. Enfin, en ce qui concerne les stocks, les prévisions ne valent absolument rien.

Compte tenu de l'impossibilité de se fier aux prévisions, le groupe Nouveau Centre propose que le Gouvernement s'engage à faire le point en milieu d'année afin de proposer éventuellement un nouveau collectif permettant de procéder aux réajustements nécessaires – comme cela se faisait il y a quinze ou vingt ans. Trop de gouvernements ont, par le passé, renoncé à prendre des mesures qui auraient été utiles, préférant s'employer à faire croire que tout allait mieux. Aujourd'hui, le Gouvernement a le courage de revoir ses prévisions et il faut l'en féliciter.

L'OCDE a d'ailleurs également réduit ses prévisions de croissance, tant pour les États-Unis que pour le Japon et la zone euro. Ainsi, l'Organisation prévoit un recul de 2,8 % du PIB américain au quatrième trimestre, ce qui ramènerait la croissance de la première puissance mondiale à 1,4 % sur l'ensemble de 2008. En 2009, le PIB des États-Unis devrait se contracter de 0,9 %. Au Japon, le PIB devrait baisser de 0,1 %. Mais, je le répète, ces chiffres ne nous sont d'aucune utilité, dans la mesure où plus personne n'est capable de faire des prévisions sérieuses. Il n'est donc pas avisé de critiquer le Gouvernement sur ce point.

Je voudrais, mes chers collègues, vous dire quelques mots sur la très grande sensibilité de certains impôts à la conjoncture. Je suis en effet de ceux qui défendent la thèse selon laquelle nous allons vers une baisse des prix. Dès lors, il me semble que nous n'avons pas suffisamment réfléchi à la politique salariale et économique qu'il convient de mettre en oeuvre face à une baisse des prix.

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