Dans la période actuelle, les hôpitaux, qui n'en peuvent plus, auraient besoin de financements complémentaires plutôt que de se voir imposer des mesures de gestion drastiques. Des processus de modernisation sont en cours, des projets nouveaux sont programmés. Plutôt que de reporter les dossiers de mois en mois comme c'est souvent le cas – je tiens, là aussi, des exemples à votre disposition – et de demander constamment de nouveaux efforts, il me semble que l'État et le Gouvernement se grandiraient à pratiquer une politique hospitalière un peu plus volontariste.
Au bout du compte, il manque l'essentiel, c'est-à-dire des mesures en faveur de la demande et du pouvoir d'achat, avec notamment une politique salariale : 750 millions d'euros sur les 26 milliards d'euros que vous affichez – et encore à compter du 1er avril – c'est insuffisant !
L'argument qui consiste à attribuer à la sécurité sociale le rôle de stabilisateur automatique serait recevable si c'était en effet le cas, mais les exemples que vous avez donnés, monsieur le ministre des comptes publics, ne me semblent pas convaincants. En effet, vous avez cité les allocations familiales, mais la majoration des onze ans a été supprimée au profit d'une unique majoration à l'âge de quatorze ans, ce qui représente au total une moins-value pour les familles de 150 millions d'euros : la chose est connue, et l'Union nationale des associations familiales n'a d'ailleurs pas manqué de vous adresser ses critiques. Citer les allocations familiales comme exemple de stabilisateur automatique permettant de maintenir le pouvoir d'achat, alors que votre gouvernement et votre majorité ont réduit leur volume de 150 millions d'euros en en modifiant la répartition selon l'âge, ne me paraît donc pas opportun.
Même remarque au sujet de la revalorisation des retraites, qui n'interviendra qu'au 1er avril, ce qui signifie que rien n'est fait pour les retraités au cours du premier trimestre 2009.