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Intervention de David Habib

Réunion du 17 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

Mais revenons à votre première loi de finances pour 2008 et notons votre absence d'ambition pour relancer la consommation des ménages et l'investissement des entreprises. Ainsi, ce budget ignore le pouvoir d'achat des ménages à faibles revenus. La prime pour l'emploi ne bénéficie d'aucune augmentation significative : elle suit mécaniquement l'évolution de l'indice des prix et ne mobilisera que 260 millions d'euros. Vous prétendez que le dispositif d'heures supplémentaires inspiré par le fameux « travailler plus pour gagner plus » favorisera le pouvoir d'achat des Français : or l'analyse de vos propres documents, de vos propres prévisions, montre que vous n'y croyez pas vous-même.

Enfin, madame la ministre, la meilleure façon de favoriser le pouvoir d'achat des Français, c'est de lutter contre le chômage. Venez dans nos circonscriptions : vous y verrez des territoires où le chômage progresse, où la précarité se généralise et où l'outil industriel se délite.

Je viens d'évoquer nos capacités de production : votre budget est, sur ce point, particulièrement décevant. Vous faites 15 milliards de cadeaux fiscaux aux ménages les plus aisés et vous ne consacrez pratiquement rien à l'entreprise. Les efforts consentis en faveur de la recherche et de l'enseignement supérieur sont louables, et nous les reconnaissons, mais ils n'effacent pas l'absence de stratégie pour consacrer l'investissement productif, ni même pour encourager l'initiative. Nous partageons l'analyse qu'a faite tout à l'heure Jérôme Chartier : notre redressement passera par un soutien plus massif aux moyennes entreprises, qui aménagent le territoire, recourent davantage à l'emploi et peuvent rivaliser sur les marchés extérieurs. Or votre budget les oublie. Nous connaissons les contraintes de financement de ces entreprises. Le projet de loi de finances pour 2008 est, sur ce problème, totalement silencieux. Vous avez considéré qu'il fallait accorder une énième déduction fiscale aux assujettis à l'ISF investissant dans ces PME. Cela ne marche pas. Toutes les informations qui sont en notre possession depuis que cette décision a été prise le démontrent. Et cela est tellement marginal que cela en dit long sur votre vision de l'entreprise et de l'économie.

Monsieur le ministre du budget, vous avez adressé à M. le président de la commission des finances des informations sur le bouclier fiscal. Dans ma région, l'Aquitaine, quatre-vingt-dix-neuf contribuables, sur 2 millions d'habitants, vont se partager 2 703 706 euros. Je vous invite à mettre ces chiffres en corrélation avec les dotations de l'État − prime à l'aménagement du territoire, aide à l'emploi − accordées aux entreprises qui investissent, créent de la richesse et de l'emploi. Vous y constaterez qu'il vaut mieux être rentier qu'acteur du développement économique.

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