…mais je crains qu'à la place de ce choc de confiance, nous ne commencions à observer un contre-choc de méfiance, dont le climat de ces jours-ci est d'ailleurs la traduction. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Deuxième série d'observations : tel qu'il est proposé, ce budget entraînera bien des conséquences négatives. J'en prendrai deux ou trois exemples.
S'agissant de la croissance, ce qui est proposé pour alimenter le pouvoir d'achat est malheureusement très faible. Pour les entreprises, la mesure principale est le crédit d'impôt recherche. J'y suis attaché comme chacun d'entre nous, non seulement parce qu'il prépare l'avenir mais aussi parce que, dans une vie antérieure, j'ai eu l'occasion de le créer. Pour autant, la mesure reste insuffisante. On peut donc prévoir des dégâts en ce qui concerne l'emploi en général et la situation de nos entreprises : nous l'observons déjà dans nos circonscriptions.
Pour ce qui est de l'emploi public, vous avez choisi de supprimer 22 791 postes. Nous ne sommes pas forcément hostiles à des redistributions. Avec M. Migaud et M. Lambert, et avec vous tous, mes chers collègues, nous avons créé la fameuse LOLF. Mais encore faut-il que lesdites redistributions soient justifiées. Supprimer plus de 10 000 emplois dans l'éducation nationale, c'est beaucoup et même énorme quand on connaît la situation de nos écoles, lycées et universités. Vous proclamez par ailleurs que l'environnement est la première de vos priorités, mais décidez de supprimer plus de 1 000 emplois dans ce secteur. Où est la logique ?
Au chapitre de l'emploi public, il faut aussi évoquer les collectivités locales, pour lesquelles ce budget est particulièrement dur – et vous le savez bien, monsieur le ministre, vous qui êtes élu local. Jusqu'alors, l'indexation du contrat de croissance et de solidarité prévoyait d'ajouter 33 % de la croissance à l'inflation : puisque vous avez décidé que ce ne serait plus le cas, vous irez vous expliquer avec vos collègues de droite devant les associations départementales de maires, qui vous montreront que le compte n'y est pas !