Edgar Faure écrit : « Il n'y a pas de politiques sans risques, mais il y a des politiques sans chances ». Je reprends volontiers cette formule pour caractériser un budget sur lequel je vais présenter quelques observations.
Première observation : lorsque l'on passe en revue les commentaires, on constate que peu de monde – et encore, je suis généreux ! – croit en ce budget, défendu avec une énergie talentueuse par M. Chartier à l'instant. Je laisse de côté notre propre opinion car on pourrait nous rétorquer que nous sommes dans l'opposition. Mais en retenant celle d'observateurs réputés impartiaux, qu'ils soient en France ou dans des organismes internationaux, on note que presque personne ne croit à ce budget.
Vous avez construit tout votre budget autour d'un taux de croissance : 2,25 %. Non pas parce que ce taux est vraisemblable – je vais le démontrer dans un instant – mais parce que vous avez besoin de ce taux de croissance pour offrir des perspectives qui, sans être glorieuses, ne sont tout de même pas dramatiques.
Ce taux de 2,25 %, d'où pourrait-il venir ? Pourrait-il résulter de la consommation ?
Malheureusement pas vraiment car, on y a fait allusion, les mesures prises en faveur du pouvoir d'achat sont extrêmement chiches : la prime pour l'emploi, qui reste le principal instrument…