La croissance mesure l'évolution de la production nationale qui s'écoule sur le marché intérieur et à l'exportation. Lorsqu'on produit et qu'on innove, cela fonctionne : on vend.
Comment se caractérise la croissance française ? Elle est émolliente et connaît des variations erratiques, je pense que nous serons tous d'accord sur ce diagnostic. Émolliente en raison d'une faiblesse structurelle : l'absence de marges qui permettent l'investissement des entreprises – ce sont les plus faibles d'Europe. Du coup, elle est très conditionnée par la conjoncture mondiale, ce qui explique ses variations erratiques.
De temps à autre, comme durant les années 1998, 1999, 2000, elle enregistre des pointes jusqu'à 3 ou 3,5 %. C'est dans ce genre de phases qu'il est possible d'investir pour l'avenir comme l'a fait l'Allemagne. En France, que s'est-il passé au cours de ces trois années ? Eh bien, on a investi dans le partage du temps de travail. Je ne conteste pas le droit pour une majorité de faire un choix politique.