…et reste dans le traité de Rome. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Vous le savez aussi bien que moi.
De même, comment peut-on vouloir lutter contre le dumping social et accepter un traité qui renforcera encore, au lieu de la mettre au pas, la jurisprudence de la CJCE, jurisprudence qui a récemment légalisé de fait, en Suède, les mouvements de travailleurs à bas salaires au mépris des conventions collectives des pays hôtes, instaurant une sorte de délocalisation de l'intérieur.
J'avoue ne pas comprendre comment on peut vouloir maîtriser l'immigration en élargissant sans fin un système Schengen qui organise une véritable Europe-passoire dont se nourrissent les passeurs clandestins et, surtout, en abandonnant la maîtrise de notre politique migratoire, alors que notre démographie évolue de manière très différente de celle de nos voisins et n'implique donc pas les mêmes besoins de main-d'oeuvre.
Enfin, comment s'indigner de la politique absurde de la Banque centrale européenne – et nous avons mille fois raison de le faire – et ratifier un traité qui n'aborde nullement une modification des statuts de la BCE ? Quitte à céder à l'Allemagne, du moins fallait-il obtenir quelque chose en échange. Loin de faire avancer l'Europe, le traité de Lisbonne la conforte dans ses pires travers : malthusianisme économique, régression sociale, migrations désordonnées, confiscation de la démocratie.