Or les mêmes dangers se présentent et nous interpellent, à droite comme à gauche. C'est pourquoi la situation exige la mobilisation de chacun de ceux qui, quel que soit leur avis sur ce traité, considèrent que la décision doit revenir au peuple souverain. Comme le résume l'ancien ministre Paul Quilès, « c'est une question de cohérence et de démocratie », et ce d'autant que le référendum peut être obtenu : « il suffit pour cela que la révision constitutionnelle soit rejetée au Congrès de Versailles, par deux cinquièmes des parlementaires, ce qui est faisable. » Boycotter ce Congrès, considérer ce combat comme perdu d'avance, ce serait accepter que le référendum n'ait pas lieu, décourager un peu plus ceux qui contestent la suprématie de l'argent et de la Bourse, et donner quitus au président Sarkozy qui, lorsqu'il déclare qu'il n'y aura pas de consultation citoyenne, ne s'exprime pas en républicain, mais décide en despote.
Je veux dire à mes collègues socialistes, vers lesquels je me tourne amicalement, la grande incompréhension et la déception qu'ils ont causée au sein de la gauche populaire en annonçant qu'ils boycotteraient éventuellement ou ne participeraient pas au vote lors de la réunion du Congrès à Versailles. Par les temps qui courent, faut-il vraiment se conduire en gregari du libéralisme européen échevelé de Nicolas Sarkozy ?