Claude Évin a lui-même reconnu que c'était possible. Nous allons, avec votre concours, mettre en place un système raisonnable tout en préservant l'esprit et la lettre de la loi Évin.
Monsieur Decool, comme il l'a précisé lors de sa visite au Salon de l'automobile, le Président de la République nous a demandé de mettre en oeuvre la filière « E 10 éthanol » dans le cadre d'une politique raisonnable des biocarburants ou des agrocarburants. Je rappelle que l'objectif européen et national a fixé un taux maximum d'occupation de 7 % de la surface agricole utile pour les biocarburants à l'horizon 2012, 93 % étant réservés au secteur prioritaire de l'alimentation.
Je répondrai cet après-midi à toutes vos questions, mais vous remercie d'ores et déjà de la confiance que beaucoup d'entre vous m'ont témoignée et de l'attention que tous ont exprimée.
Ce secteur, productif pour l'économie française dans la tourmente actuelle, représente une chance et une force pour notre pays. Mesurons-la bien. Soyez-en reconnaissants à ceux qui l'animent : je veux parler des agriculteurs et des pêcheurs. Pour soutenir et accompagner ce secteur stratégique, nous avons besoin d'un budget consolidé et responsable, pour reprendre votre mot, monsieur Sauvadet. Nous avons besoin d'un ministère en mouvement qui doit devenir le ministère de l'alimentation, du développement rural durable, de l'agriculture de la forêt et de la pêche ; je l'ai réorganisé dans cet objectif, j'espère qu'un jour on lui donnera ce nom.
Nous avons aussi besoin d'une politique agricole européenne plus forte et plus équitable : j'y travaille. C'est dans cet esprit que, à la demande du chef de l'État, nous avons lancé le débat sur la future politique agricole commune.
Nous devons faire preuve, monsieur Michel Raison, monsieur Jean Gaubert, de vigilance dans les négociations commerciales. Le chef de l'État n'en a pas manqué au mois de juillet quand il s'est agi de conclure un accord à l'OMC. Nous ne devons pas seulement discuter entre nous, Européens. Comme le président Ollier et le sénateur Emorine l'ont souligné avant-hier à Bruxelles, nous ne devons pas être indifférents à ce qui se passe dans le reste du monde.
Nous avons également besoin d'une stratégie déterminée pour inscrire le travail des agriculteurs, des viticulteurs, des conchyliculteurs et des pêcheurs dans une perspective déterminée et durable. C'est leur intérêt comme le nôtre dans le cadre du développement durable et de la prise en compte des grandes exigences relatives au réchauffement climatique, ainsi que des exigences sanitaires et écologiques. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)