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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 5 novembre 2008 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Agriculture

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Par ailleurs, nous devons nous préoccuperdes risques climatiques et sanitaires, avec des outils de couverture.

Enfin, monsieur Benoit, nous devons prévoir l'accompagnement et les précautions nécessaires, car nous allons sortir du système des quotas. Une majorité d'États veut supprimer les quotas en 2014. Nous ne constituons même pas une minorité de blocage : les quotas seront donc supprimés, sauf si nous renversons cette proportion. Il faut donc prévoir un accompagnement et des précautions. Je vais obtenir, dans le bilan de santé, avec d'autres pays qui le souhaitent, les mesures d'accompagnement, en application de l'article 68, et peut-être la modulation pour la production laitière dans les zones fragiles, notamment pour la montagne.

Puis, je le dis à Francis Saint-Léger et à tous ceux qui ont évoqué les productions de l'élevage, notamment l'élevage ovin qui est en très grande difficulté, je veux réorienter certaines aides en prélevant sur ceux qui ont de meilleurs prix d'une manière durable, pour redistribuer à ceux qui en ont besoin : des productions et des territoires qui vont dans le sens de l'agriculture durable. Cela est vrai pour le lait et pour les productions animales à l'herbe ; je voudrais avoir les moyens de créer une prime à l'herbe. Cela est vrai aussi pour l'élevage ovin, les fruits et légumes et les productions bio.

J'espère que nous aboutirons à une conclusion satisfaisante. Et, puisque je parle de l'Europe et de l'idée que nous nous faisons, derrière le Président de la République, selon laquelle l'Europe doit être plus forte avec ses politiques, plus préventive, protéger davantage les citoyens, je souligne que c'est de cette manière que vous devez comprendre, monsieur Cosyns, le mémorandum que j'ai présenté il y a quelques mois. Celui-ci vise à renforcer les contrôles sanitaires sur les produits qui entrent en Europe, afin de protéger globalement les consommateurs, car je ne parle pas seulement du lait frelaté chinois ou de l'huile frelatée d'Ukraine. Je veux aussi faire en sorte que nos producteurs luttent à armes égales : ces produits doivent respecter les mêmes normes sanitaires que celles que nous imposons à nos propres producteurs.

Ce bilan de santé ne nous interdit pas, monsieur Herth, de travailler également à une stratégie européenne pour la forêt, que je crois nécessaire. La biodiversité et la biomasse sont présentes partout et les menaces pesant sur celles-ci sont également partout, du fait de la pollution atmosphérique.

En l'occurrence, nous parlons bien de mesures structurelles, dans les réorientations des aides, notamment en ce qui concerne l'élevage. Cela ne nous interdit pas de travailler à des mesures plus conjoncturelles. C'est ce à quoi je m'attache, depuis l'appel très digne et très responsable des 20 000 éleveurs qui ont manifesté à Clermont-Ferrand. Je les ai entendus. Voilà pourquoi, comme me l'ont demandé le chef de l'État et le Premier ministre, nous préparons cette conférence du 12 novembre prochain – je le dis à Francis Saint-Léger – avec l'objectif, par des mesures ciblées et personnalisées, d'alléger les charges financières, sociales et fiscales, afin de permettre, notamment aux éleveurs, de passer ce cap difficile, dans l'attente des mesures de restructuration financière que j'ai évoquées à travers la PAC.

À côté de la PAC, il y a, bien sûr, un autre outil : ce grand ministère, que j'ai l'honneur d'animer et qui est engagé dans ce mouvement. Il doit être efficace et réactif. Je pense qu'il l'est, et je donne, à cette tribune, un coup de chapeau à l'ensemble des fonctionnaires qui y travaillent.

M. Sauvadet a bien voulu rappeler une initiative originale et très positive que j'ai prise : il y a quinze jours, j'ai réuni à Arles les 500 cadres du ministère – ce qui n'avait jamais été fait – de tous les services départementaux, régionaux et nationaux, pour créer l'esprit d'une communauté de travail. Lorsqu'on bouscule, qu'on modifie, qu'on rénove, on doit le faire avec eux.

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