Le monde agricole a apparemment tout ce qu'il faut pour apaiser l'angoisse de nos concitoyens.
Malgré l'improbable croisement du capitalisme le plus féroce et d'une technocratie soviétique, malgré ces empilements de cages à lapins toujours plus grandes dans ces vastes réserves naturelles que sont devenues nos campagnes, le bon sens agricole et la paysannerie de France, qui n'a jamais manqué aucun rendez-vous avec l'histoire, peuvent être regardés comme les liens originels à partir desquels on refondera le pacte de cohésion national.
On s'occupe des banlieues et des villes, et l'on a raison. Mais s'occupe-t-on aussi facilement des campagnes ? Heureusement que l'Assemblée nationale existe, car elle est l'un des rares endroits où l'on peut encore parler librement de l'agriculture, du milieu rural, des campagnes. Partout ailleurs, par crainte de paraître un peu ringard, on se croit obligé d'employer à tout bout de champ l'expression de « développement durable » ou « raisonnable » et « équilibré ».