On le sait, leur montant, comme c'est le cas pour les retraites de certains commerçants et artisans, est resté très faible. Les raisons en sont connues depuis longtemps : le déséquilibre démographique, puisqu'on compte un actif pour 2,7 retraités, mais aussi un mode de calcul des cotisations sur le revenu cadastral qui, de fait, a pénalisé tous ceux qui travaillaient sur de petites propriétés agricoles.
La qualité de vie des agriculteurs s'est détériorée. Que ce soit dans le Périgord, en Auvergne, en Bretagne, en Alsace, dans toutes les régions de polyculture, dans toutes les régions de montagne – milieu que vous connaissez parfaitement, monsieur le ministre –, les retraités agricoles ne vivent plus en famille – leurs enfants sont partis travailler en ville –, restent isolés et éprouvent toutes les peines du monde à faire face aux dépenses de la vie courante.
Cette situation dure depuis plusieurs décennies mais empire, si bien qu'il a fallu, dans les années quatre-vingt-dix, que l'Association nationale des retraités agricoles de France, l'ANRAF, présidée successivement par MM. Guyonny-Château, Maurice Boyou et Henri Drapeyrou, se mobilise pour que ce sujet soit pris en considération à l'échelon national.
Même si un premier train de mesures a été pris en 1994 par le Gouvernement Juppé, il faut reconnaître que c'est le Gouvernement Jospin qui a fait le maximum en matière de revalorisation des retraites agricoles. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)